Cancer de la prostate : le taux de PSA, prédictif de décès seulement chez les hommes en bonne santé
Une nouvelle étude montre que la valeur prédictive du taux sanguin de PSA (antigène spécifique prostatique) sur le risque de décès chez des hommes ayant été traités pour un cancer de la prostate n’est valable que chez les hommes n’ayant aucun problème de santé par ailleurs.
La valeur prédictive de l’augmentation du taux sanguin de PSA sur la mortalité des hommes ayant été traités pour un cancer de la prostate est un sujet controversé. Une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Clinical Oncology vient éclaircir au moins un point sur le sujet.
Des études pas assez solides
L’auteur principal de cette nouvelle étude, Nicholas J Giacalone, du département de radiologie oncologique à l’hôpital Brigham and Women’s Hospital (BWH) à Boston, Etats-Unis a déclaré : "il existe de nombreuses études sur les taux sanguins de PSA après traitement pour un cancer de la prostate mais leurs résultats ne sont pas concluants pour savoir si ces taux sont prédictifs d’une survie plus longue". Et d’ajouter : "nous voulions savoir si nous pouvions identifier si les études randomisées publiées montrant une diminution des taux de PSA étaient concordantes avec une diminution du risque de récidive de la maladie et si cette diminution pouvait être plus avantageuse chez les hommes étant par ailleurs en bonne santé". Ce type d’études inclut le traitement des hommes dont le taux de PSA augmente après chirurgie pour cancer de la prostate associée à une radiothérapie et à une hormonothérapie pendant 6 mois, comparativement aux patients ne recevant qu’une radiothérapie en plus de la chirurgie.
La valeur prédictive du PSA chez les hommes en bonne santé
Les auteurs ont examiné les données de 206 hommes sur une période de 16 ans pendant laquelle 156 (76 %) sont décédés dont 29 à cause de leur cancer de la prostate. Les données de suivi de ces patients montrent que l’augmentation du taux sanguin de PSA après traitement était associée à un risque de décès multiplié par 1,6 fois chez les patients qui étaient par ailleurs en bonne santé ou qui avaient des maladies de faible gravité. En revanche, cette valeur prédictive n’a pas été retrouvée dans le groupe d’hommes ayant des pathologies modérées à sévères comme des maladies cardiovasculaires.
Conseiller les patients en fonction de leur état de santé globale
Devant cette non-concordance des taux de PSA vis-à-vis du risque de décès chez les hommes ayant d’autres pathologies, les auteurs recommandent d’en informer les patients pour qu’ils puissent choisir, en fonction de leur état de santé et de l’évolution de leur PSA, s’ils souhaitent se soumettre ou non à de nouveaux traitements contre leur cancer de prostate, en leur expliquant bien les bénéfices et les risques de leur décision.