Plus de 220 000 IVG en France en 2018
Dans le numéro de septembre d’Etudes & Résultats, la Direction de la Recherche, des Etudes de l'Evaluation et des Statistiques (DREES) publie les chiffres 2018 de l’interruption volontaire de grossesse en 2018 et les tendances selon les régions et territoires français.
En 2018, 224 300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France, dont 209 500 auprès de femmes métropolitaines, une légère hausse (3%) par rapport à 2017.
Comme chaque année, on compte une IVG pour environ 3 naissances sur tout le territoire Français. Mais les écarts entre régions et territoires sont toujours importants.
Une taux stable en métropole, une augmentation importante dans les DROM
Ainsi, dans les territoires et départements d’Outre-mer (DROM), le taux de recours à l’IVG est à son niveau le plus élevé depuis 1900. 27,8 femmes sur 1000 y ont avorté en 2018 contre 15 pour 1000 en métropole.
C’est dans le département de la Guadeloupe que le nombre d’IVG par femme est le plus important : 38,5 femmes sur 1000 y ont eu recourt en 2018 contre 10,9 sur 1000 en région Pays de la Loire et 22 pour 1000 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’île de France compte également parmi les régions où le nombre d’avortements est élevé : 53 703 IVG y ont été réalisés en 2018, dont 6,2 pour 1000 étaient mineures.
D’une façon générale, les taux de mineures sont plus élevés dans les DROM ; 14,6 femmes pour 1000 étaient mineures (15-17 ans) en Guadeloupe.
Une majorité de recours à la méthode médicamenteuse
Selon la DREES, 1 IVG sur 20- soit 5,3% du total - est pratiqué durant les 2 dernières semaines du délai légal : entre 12 et 14 semaines de grossesse d’aménorrhée (méthode instrumentale). Cette proportion est également plus élevée dans les DROM, notamment à Mayotte où elle atteint 15,3%.
En métropole, 24% des IVG – soit 55 800 - ont été réalisés via la technique médicamenteuse, autorisée jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée, en cabinet libéral, en centre de santé et au planning familial. Au total, 69% des IVG sont réalisées de façon médicamenteuse, hôpital compris. Ainsi, la part des IVG instrumentales réalisées à l’hôpital s’élève à 30 % du total des IVG.
L'avortement en France
En France il existe 2 méthodes d’intervention volontaire de grossesse : l’IVG instrumentale, qui se déroule en établissement de santé jusqu’à la 14ème semaine aménorrhée et l’IVG médicamenteuse, pratiquée en établissement de santé, mais aussi en cabinet, centre de santé ou planning familial, jusqu’à la 9ème semaine aménorrhée. Depuis 2001, les mineures n’ont plus à demander l’autorisation de leur parents pour pratiquer un avortement. L’intervention est prise en charge à 100% par la sécurité sociale. Médecins et sage-femmes sont habilités à accompagner les patientes souhaitant recourir à une IVG.