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  • Covid-19 : “traces infimes” du virus dans les eaux usées de Paris

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    Ville de Paris : des “traces infimes” de virus dans les eaux usées

    Des "traces infimes" de SARS-CoV-2 ont été retrouvées dans les eaux usées de la ville de Paris. Pour l'Académie Nationale de Médecine, il s'agit d'un indicateur "simple" de suivi de la pandémie de Covid-19.

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    Les eaux usées de Paris sont surveillées depuis plusieurs mois afin d'évaluer la circulation du coronavirus dans la population. En effet, le virus qui est présent dans les selles des malades contamine les eaux qui les évacuent. Le projet nommé Obépine a permis d'établir un lien entre la quantité du virus dans ces eaux et le nombre de cas réels entre le 5 mars et le 23 avril.

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    Depuis une quinzaine de jours, la quantité de virus pourrait indiquer une reprise de l'épidémie à des niveaux minimes d'après des sources évoquées par Le Monde1. Le média informe que "six des douze analyses réalisées pendant cette période se sont révélées positives -à des niveaux minimes- et des tests supplémentaires pratiqués la semaine suivante ont confirmé ces résultats". D'après les autorités et les scientifiques interrogés, des "éléments complémentaires" sont nécessaires pour en tirer une conclusion.

    L'Agence régionale de santé (ARS) a pris connaissance de ces informations. "Mais nous devons construire la méthode pour les exploiter. Nous ne voulons pas nous engager sur de fausses pistes" a expliqué le directeur Aurélien Rousseau. "À ce stade, nous n'avons pas d'alerte majeure sur une reprise épidémique" a-t-il ajouté.

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    Une surveillance systématique est nécessaire selon l'Académie de médecine

    Après la découverte de traces du virus Covid-19 dans les eaux usées, l'Académie de médecine a publié un communiqué mardi 7 juillet2. Elle recommande la surveillance systématique de ce virus et d'autres dans les stations d'épuration en France. "L'analyse microbiologique des eaux usées peut jouer un rôle stratégique dans la surveillance prospective et régulière de la circulation du virus" peut-on lire dans le document. 

    "Il est établi que le SARS-Cov-2 peut se multiplier dans les entérocytes (cellules internes de l'intestin grêle, ndlr) et qu’environ 10 % des cas de Covid-19 présentent des troubles gastro-intestinaux, notamment une diarrhée. De plus, les porteurs asymptomatiques ou paucisymptomatiques potentiellement contagieux éliminent momentanément le virus dans leurs selles (jusqu’à 30 à 50 %)" informe l'Académie nationale de Médecine, qui rappelle que le virus a une faible stabilité dans l'environnement et est très sensible aux agents oxydants : "il est rapidement inactivé dans l'eau"

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    Un indicateur efficace ?

    Le communiqué informe que les analyses permettraient de surveiller une éventuelle deuxième vague épidémique. "Les tests qRT-PCR montrent que la quantité d’acides nucléiques est corrélée à la courbe épidémique, précédant l’arrivée de la vague, suivant son ascension et diminuant fortement avec sa régression. Cette relation temporelle directe avec la vague épidémique et surtout avant même son apparition, peut faire de cet indicateur un précieux outil pour prévoir d’éventuelles résurgences, en testant la présence du virus sur des centaines de milliers de personnes"

    Ainsi, l'Académie recommande de suivre la circulation du virus dans la population par l'analyse microbiologique des eaux usées, d'étendre cette surveillance à d'autres virus, et de constituer une banque de prélèvements. Le but : "détecter tout nouveau virus ou agent pathogène qui apparaîtrait dans la population"

    Pas de risque pour l'eau potable 

    En avril dernier, des traces de virus avaient été découvertes dans le réseau d’eau non potable de la ville de Paris qui a suspendu l’usage de son réseau, appliquant le principe de précautions. La mairie avait tenu à rassurer la population dans un communiqué3 sur le fait que "l’eau potable de Paris ne présente aucune trace de virus Covid. Elle peut être consommée sans aucun risque"

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    En effet, l’eau potable et non potable sont traitées dans deux réseaux bien distincts. L’eau non potable constitue "un réseau spécifique de la Capitale, qui fournit l’eau pour l'arrosage de certains parcs et jardins, le nettoiement des rues et le fonctionnement des lacs et cascades des parcs et bois ainsi que de certaines fontaines ornementales dans des parcs ou jardins actuellement fermés au public. Ce réseau est alimenté par une eau dite « brute », prélevée dans la Seine et le canal de l'Ourcq, et acheminée sans traitement lourd via un réseau secondaire, indépendant du réseau d'eau potable”, explique la mairie de Paris dans un communiqué.

    Le programme renforcé de surveillance de la qualité des eaux avait été réalisé par le laboratoire d'Eau de Paris. Une campagne de tests spécifiques sur le réseau d'eau non potable avait révélé "la présence en quantité infime de traces du virus sur 4 des 27 points de prélèvements testés". La Ville de Paris avait décidé de suspendre "tous les usages de son réseau d’eau non potable sur l'espace public”.

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    Sources
    • 1 - Des traces du SARS-CoV-2 dans les eaux usées à Paris interrogent sur un possible retour de l’épidémie, Le Monde (accessible en ligne)
    • 2 - Covid-19 : surveillance de la circulation du SARS-Cov-2 dans les eaux usées, indicateur simple de suivi de la pandémie de Covid-19, Académie Nationale de Médecine (accessible en ligne)
    • 3 - "Covid-19 : la Ville de Paris suspend l'usage de son réseau d'eau non potable", Communiqué de presse de la Ville de Paris (accessible en ligne). 
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