Grippe A : la chaîne du médicament s'organise
Cet après-midi, les partenaires de la chaîne du médicament tenaient une conférence sur leur organisation face à la pandémie de grippe A. Entreprises du médicament, grossistes et pharmaciens d'officines ont fait part de leur dispositif coordonné.
“Les professionnels du médicament s'engagent à assurer la distribution des traitements antiviraux, ainsi que des médicaments essentiels, en cas de pandémie“, affirme Philippe Lamoureux, directeur général des entreprises du médicament (Leem). En effet, la situation épidémique peut poser un double défi : celui d'assurer l'approvisionnement des traitements de la grippe, mais aussi des médicaments des maladies aiguës et chroniques. Il n'est pas question de faire passer ces dernières au second plan, même en cas de forte épidémie.
“La continuité de l'activité des officines est indispensable, afin que la chaîne du médicament soit maintenue“, selon Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine. Ainsi, un renforcement des permanences est prévu si besoin, pour que les pharmacies soient ouvertes la nuit, le dimanche et les jours fériés. De même, alors que l'affluence risque d'être importante en cas de flambée de la pandémie, “il n'est pas exclu que la police et la gendarmerie sécurisent les pharmacies si besoin“, précise Gilles Bonnefond.
Alors que les pharmaciens seront au premier plan, Claude Japhet, président de l'Union nationale des pharmaciens de France s'inquiète, “nous nous étonnons que les pharmaciens soient placés au 8ème rang des professionnels de santé pour la vaccination, tandis que les médecins sont au 1er rang“. En effet, en cas de pandémie générale, il serait dommageable que les pharmaciens ne puissent assurer leur rôle. Néanmoins, on compte plus de 23 000 officines sur le territoire français. “Notre maillage nous permet d'être présents partout sur le territoire, et ainsi d'assurer l'égalité de tous les Français dans l'accès aux médicaments“, note Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l'ordre des pharmaciens.
Par ailleurs, pour mettre fin à la polémique sur le Tamiflu pédiatrique, celui-ci n'est actuellement disponible qu'en dosage adulte et les parents sont souvent obligés de se déplacer à l'hôpital pour obtenir le bon dosage, Isabelle Adenot se veut rassurante. “Un décret va passer dans les jours qui viennent, permettant au pharmacien de déconditionner les gélules adultes pour préparer des solutions pédiatriques de Tamiflu“, a-t-elle indiqué.
Tout semble donc prévu pour permettre un bon approvisionnement. Il est de plus important de rappeler que les antiviraux ne doivent pas être pris systématiquement en cas de grippe (A ou saisonnière), ils ne sont indiqués que sur prescription, en général en cas de forme grave d'emblée (très rare) et chez les personnes à nrisques (femmes enceintes, nourrissons, maladies chroniques sévères). Sarah Laîné
Source :
Conférence de presse (Leem, Cnop, Uspo, Unpf, Fspf, Csrp) - 7 octobre 2009
PHOTO : REAU ALEXIS/SIPA