La moitié des erreurs médicales pourraient être évitées
D’après une méta-analyse menée sur plus de 300 000 patients par des chercheurs britanniques, la moitié des erreurs médicales pourraient être évitées. Un patient sur 20 serait concerné.
Un patient sur 20 serait exposé à des dommages médicaux évitables. C’est ce que rapporte une méta-analyse des chercheurs de l’Université de Manchester dont les résultats ont été publiés le 17 juillet 2019 dans le British Medical Journal. Pour leurs travaux, les scientifiques ont inclus les données de 337 025 patients, issus de 70 études internationales. Au total, ils ont identifié 47 148 incidents préjudiciables dont plus de la moitié, 25 977, auraient pu être évités.
Des conséquences pour les patients...
Des événements qui seraient principalement imputables à des erreurs de prescription ou à une mauvaise gestion des traitements médicamenteux (49 % des cas). Comme autres causes, les auteurs citent également les interventions chirurgicales (23%), les infections liées aux soins (16%) ainsi que les erreurs de diagnostic (16%). Si ces erreurs sont majoritairement sans gravité pour le patient, elles seraient une cause d'invalidité ou de décès dans 12% des cas.
“Notre principale constatation est que les préjudices évitables causés aux patients constituent un problème de santé international très répandu, qui provoque des souffrances inutiles et peut entraîner plusieurs décès évitables”, expliquent les auteurs. Ces derniers souhaitent notamment mettre l’accent sur la notion de “préjudice évitable” afin de concevoir “des stratégies de sécurité efficaces pour les patients”.
… et pour les systèmes de santé
Un préjudice, qui concerne également les systèmes de santé. Les chercheurs citent l’exemple des Etats-Unis, où l’allongement des séjours hospitaliers suite à une erreur médicale représenterait 2,4 millions de jours pour un coût de 9,3 milliards de dollars (8,2 milliards de d’euros). “Les incidents préjudiciables pour les patients représentent également un fardeau financier majeur pour les systèmes de santé du monde entier, révèlent les auteurs. On estime que 10 à 15% des dépenses de santé sont consommées par les séquelles directes des dommages causés aux patients par les soins de santé.”