Sciatique : quelles sont les positions à éviter ?

Lise Lafaurie
Lise Lafaurie Journaliste nutrition, bien-être, santé, food
Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Hervé Chemla (kinésithérapeute)

Près d'une personne sur deux est concernée par la sciatique au moins une fois au cours de sa vie. Autant dire que c'est une affection très fréquente ... mais non moins douloureuse et invalidante ! A quoi est-elle due ? Comment la reconnaître ? Quels mouvements éviter pour ne pas souffrir ? Les réponses d'Hervé Chemla, kinésithérapeute et ostéopathe à Paris. 

Définition : qu'est-ce qu'une sciatique ? 

Une sciatique est le nom donné à une névralgie du nerf sciatique, qui est le plus long nerf du corps humain. Il prend naissance dans le bas du dos, passe par les fesses et descend le long de chaque jambe. La douleur de sciatique est généralement ressentie dans le bas du dos (lombalgie), les fesses et la jambe. "Elle est généralement due à la compression de ce nerf entre deux vertèbres, quelque part le long de son trajet" indique Hervé Chemla, kinésithérapeute.

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Le nerf sciatique est à la fois sensitif, ce qui signifie qu'il assure la sensibilité, et moteur car il permet certains mouvements des membres inférieurs. 

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Causes : à quoi est due la sciatique ? 

Les principales causes de la sciatique sont :

  • La hernie discale : Un disque intervertébral déplacé ou endommagé peut comprimer une partie du nerf sciatique ;
  • La sténose spinale : Le rétrécissement du canal rachidien risque de comprimer les nerfs ;
  • Le syndrome du piriforme : Le muscle piriforme, situé dans la région des fesses, a tendance à irriter ou comprimer le nerf sciatique ;
  • La spondylolisthésis : Un glissement d'une vertèbre par rapport à une autre peut comprimer le nerf sciatique ;
  • Des traumatismes ou blessures : Dans certains cas, une chute ou un accident endommage le nerf sciatique.
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Il existe par ailleurs un certain nombre de facteurs de risque favorisant l'apparition de sciatique, parmi lesquels : 

  • La sédentarité : "qui est même l'un des principaux facteurs de risque de sciatique" insiste Hervé Chemla ;
  • Le surpoids ;
  • La position assise prolongée ;
  • La grossesse ;
  • Une faible musculature dorsale ;
  • Le port de charges lourdes.

Symptômes : comment reconnaître une douleur de sciatique ? 

Les symptômes de la sciatique peuvent varier en fonction de la racine nerveuse atteinte, à savoir de l'endroit où le nerf est comprimé. "Le plus souvent, le nerf sciatique est comprimé entre les vertèbres lombaires L4 et L5, ou entre L5 et la première vertèbre sacrée S1" détaille Hervé Chemla. 

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Dans le premier cas, lorsqu’elle est localisée entre L4-L5, la douleur descend derrière la cuisse, sur le côté externe du genou et de la jambe, passe sur le dessus du pied et termine au niveau du gros orteil.

Dans le second cas - entre L5-S1 - la douleur irradie à l’arrière de la cuisse et du genou, passe dans le mollet, le bord externe du pied pour arriver jusqu’aux trois derniers orteils. La douleur ressentie est peut être vive, brûlante, comme une décharge électrique, ou plus lancinante. Elle peut être associée à une sensation d'engourdissement ou de picotements dans la jambe ou le pied, souvent dans les mêmes zones que la douleur. Dans certains cas, elle peut provoquer une faiblesse dans la jambe ou le pied affecté, ce qui peut rendre difficile les mouvements du pied.

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Quels sont les mouvements à éviter ? 

Les douleurs de sciatiques peuvent être apaisées par certains mouvements ou certaines postures, et aggravées par d'autres. "La station assise prolongée est à éviter en cas de douleur sciatique car elle favorise le pincement discale, de même que la posture debout pour laquelle s'ajoute la pesanteur" indique l'ostéopathe. Les personnes travaillant assises à un bureau auront intérêt à se lever toutes les 30 à 60 minutes et à marcher quelques pas. "Les torsions du tronc sont également déconseillées, à plus forte raison lorsqu'elles sont brusques" ajoute le spécialiste. 

On recommande également d'éviter de soulever des objets lourds, au risque d'aggraver la douleur en mettant une pression excessive sur le bas du dos. Si l'occasion se présente, il faut plier les genoux et garder le dos droit, en utilisant la force des jambes plutôt que celle du dos. Pour les mêmes raisons, il est souhaitable d'éviter de se pencher en avant de manière répétitive.

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Quelle est la meilleure position pour dormir quand on a une sciatique ?

La position allongée est a priori celle qui soulage le mieux la douleur sciatique. "Mais attention à ne pas en abuser : l'immobilisme est aussi néfaste que l'excès de mouvement en cas de sciatique !" insiste le kinésithérapeute. La nuit, on constatera rapidement que la position en chien de fusil est l'une des plus confortables. "Mais ce qui est recommandé, et que nous faisons généralement spontanément, c'est de changer de position régulièrement dans la nuit pour éviter les points de tensions prolongés" souligne Hervé Chemla. 

Comment s'asseoir quand on a une sciatique ?

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La posture assise peut être rapidement douloureuse en cas de sciatique. "Pour limiter l'inconfort, on choisit un siège dont l'assise n'est pas trop basse et on prend soin de caler un petit coussin entre le dossier et les lombaires" recommande Hervé Chemla. Puis, la position adéquat sera généralement prise instinctivement : "le corps a tendance à sentir naturellement quelle position soulage le mieux : pour certains, ce sera légèrement en appui sur la fesse droite, d'autre sur la gauche" poursuit l'ostéopathe. Mais la chose essentielle à retenir, est qu'il faut essayer de se lever régulièrement de sa chaise et de marcher quelques pas pour éviter tant que possible la station assise prolongée. 

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Traitement, exercices et soins : Comment soulager et soigner le nerf sciatique ?

Dans la grande majorité des cas, la sciatique régresse spontanément au bout de quelques semaines. Le traitement et les soins servent donc à réduire les douleurs, et éventuellement à accélérer la guérison. 

Les médicaments antalgiques sont efficaces pour soulager la douleur. On recommande du paracétamol en alternance avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens de type ibuprofène ou acide acétylsalicylique.

La chaleur peut être efficace pour détendre la musculature contractée : bains chauds, enveloppements chauds, coussin ou patchs chauffants sont de bons soins pour soulager la douleur. 

Lorsque la phase aigüe est passée, les séances de kinésithérapie ou d'ostéopathie pendant 3 à 6 mois permettent de libérer le nerf sciatique et de re-mobiliser et assouplir la région douloureuse. Des mouvements et des étirements à faire à domicile sont proposés au patient. "Continuer de bouger fait partie de la guérison. L’immobilisme est aussi mauvais que l'excès de mouvements !" rappelle notre expert.

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Pour les cas de sciatiques résistantes et particulièrement douloureuses, un traitement à base de cortisone, voire des infiltrations locales, peuvent être proposées.

Si la sciatique est liée à une hernie discale sévère, elle peut être traitée par voie chirurgicale. Mais cela reste rare, puisque seule une hernie discale sur dix est traitée par chirurgie.

"Dans de très rares cas, la hernie discale entraîne une immobilisation du pied : la chirurgie devient alors une urgence pour éviter la paralysie définitive du membre" indique le kinésithérapeute. On parle alors de sciatique paralysante.

Douleur sciatique : exercices et étirements pour la soulager

Diapo : Douleur sciatique : exercices et étirements pour la soulager


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