Vous ne devinerez jamais dans quel endroit du corps humain se retrouvent certains microplastiques
Les microplastiques sont partout. Mais une nouvelle étude révèle que ceux-ci se retrouveraient également dans tous les tissus placentaires humains testés. Une présence préoccupante pour l’avenir.
On les savait présents dans l’eau en bouteille, la viande que nous mangeons, et même l’air. Mais visiblement, les microplastiques sont bien plus présents dans notre organisme qu’on ne le pensait... Selon des chercheurs américains, des microplastiques ont été retrouvés dans tous les placentas humains de leur analyse.
Le polymère des sacs en plastique retrouvé dans tous les placentas
L’étude, publiée le 17 février dernier et menée au Nouveau-Mexique, a analysé 62 échantillons de placentas selon une nouvelle méthode d’analyse. Dans un processus appelé saponification, les chercheurs ont traité chimiquement les échantillons pour "digérer" la graisse et les protéines dans une sorte de savon. Ensuite, ils ont fait tourner chaque échantillon dans une ultracentrifugeuse, ce qui a laissé une petite pépite de plastique au fond d'un tube. En utilisant une technique appelée pyrolyse, ils ont placé la pastille de plastique dans une tasse en métal et l'ont chauffée à 600 degrés Celsius, puis ont capturé les émissions de gaz sous forme de combustion de différents types de plastique à des températures spécifiques.
De nombreux microplastiques ont été découverts dans chacun des tissus analysés sans exception. La concentration allait de 6,5 à 790 microgrammes par gramme de tissu. Et sans surprise, c’est le polyéthylène, utilisé pour fabriquer des sacs et des bouteilles en plastique, qui s’est avéré le plus répandu. Il représentait 54% du total des particules retrouvées. Il était suivi par le polychlorure de vinyle (PVC) et le nylon.
Une pollution impossible à freiner ?
Dans leur communiqué les chercheurs se disent particulièrement troublés par les quantités de microplastiques découvertes dans le placenta, "car le tissu ne se développe que depuis huit mois (il commence à se former environ un mois après le début de la grossesse)". Cela signifie qu’avant même de venir au monde, les bébés ressentent déjà les effets de la pollution et les absorbe. Ce qui n’indique rien de bon pour leur développement.
D’une part, ces microplastiques pourraient bien avoir une influence sur les maladies à venir. Selon les chercheurs, les fortes concentrations de microplastiques pourraient expliquer l’augmentation de maladies inflammatoires de l’intestin et le cancer du côlon chez les personnes de moins de 50 ans, ainsi que la baisse du nombre de spermatozoïdes.
D’autre part, cela pose d’autant plus la question du traitement de nos déchets et d’une limite inexorablement franchie : "Cela finit dans les eaux souterraines, et parfois ils s'aérosolisent et se retrouvent dans notre environnement. Le plastique arrive (dans notre organisme) pas seulement par ingestion, mais également par inhalation. Cela ne nous affecte pas seulement en tant qu’humains, mais également tous nos animaux – poulets, bétail – et toutes nos plantes. Nous le voyons dans tout", explique Marcus Garcia, l’un des auteurs de l’étude.
"Si la dose continue d’augmenter, on commence à s’inquiéter. Si nous constatons des effets sur le placenta, alors toute la vie des mammifères sur cette planète pourrait être affectée. Ce n'est pas bon", ajoute l'auteur principal.