Nouvelle campagne de prévention l'ANSM : "Enceinte, les médicaments c’est pas n’importe comment"
Médicaments et grossesse ne font pas forcément bon ménage. C'est l'objet de la nouvelle campagne de prévention de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L'occasion de réviser les bons gestes à adopter.
Afin d'informer et de sensibiliser toujours plus largement les femmes enceintes ou en désir de grossesse, ainsi que leurs proches, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) relance sa campagne de prévention et de sensibilisation. Objectif, rappeler les bons réflexes à adopter durant la grossesse, mais aussi pendant l’allaitement.
Femmes enceintes et médicaments : la prudence est de mise
Le slogan de cette campagne ? "Enceinte, les médicaments c’est pas n’importe comment". Le message de la campagne a le mérite de la clarté. Il invite les femmes à discuter avec leur médecin traitant et/ou gynécologue afin qu'elles adoptent les bonnes habitudes, listées comme suit par l'ANSM :
- anticiper la grossesse avec son médecin ou sa sage-femme ;
- ne pas faire d’automédication ;
- ne pas arrêter seule un traitement ;
- toujours informer les professionnels de santé de sa grossesse.
Les messages réceptionnés par l’ANSM seront relayés sur l’application WeMoms, disponible sur téléphone, qui rassemble une communauté de plus d’un million de jeunes mamans.
La vidéo de cette campagne fera à nouveau l’objet d’une diffusion, cette fois-ci sur Youtube, afin de sensibiliser les nouvelles femmes enceintes ou en désir d’enfant.
Une intervention plus qu'utile, selon le Dr Yves Dour, pharmacien :
"La barrière placentaire qui protége le fœtus est perméable à certaines molécules comme les médicaments et cela expose le futur bébé à des molécules qui peuvent soit être nocives ou les rendre dépendants. D'où l'intérêt de prévenir le grand public de ces risques avérés".
Des risques pour le foetus
La consommation de médicament ne doit jamais être prise à la légère. En effet, en fonction du stade de la grossesse, les médicaments peuvent être dangereux pour le foetus.
"Aucun médicament n'est anodin, même le paracétamol. Pris à dose régulière en cours de grossesse, il entraînerait des risques sur la malformation du fœtus notamment sur les individus masculins et autres risques hématologiques", confirme le Dr Dour.
Certains traitements peuvent également favoriser l’apparition de contractions utérines, ce qui peut entraîner une fausse-couche ou un accouchement prématuré. D'autres, vont modifier certains équilibres physiologiques.
Parmi les risques principaux retenus par l'agence du médicament, figurent :
- Des effets malformatifs : ils se traduisent des malformations de l’embryon (anomalie du cœur, bec de lièvre, défaut de formation des membres, etc.).
- Des effets foetotoxiques : ils perturbent la croissance de l’enfant et/ou la maturation des organes (faible poids à la naissance, atteintes du rein…) et apparaissent généralement au deuxième trimestre de la grossesse.
- Des effets néonataux : ils sont liés soit au traitement lui-même, soit à la privation d'un médicament (sevrage). Ils apparaissent le plus souvent en fin de grossesse ou pendant l’accouchement.
- Des effets "à distance de la naissance" : ce sont les troubles cognitifs, les troubles du comportement, etc., qui apparaissent quelques années plus tard (certaines séquelles surviennent même à la seconde génération). Ce risque est présent tout au long de la grossesse, quel que soit le trimestre.
C'est pourquoi il est nécessaire de demander conseil à son médecin avant la prise de n'importe quel médicament.