L'appendicite : des symptômes au traitement
L'appendicite est une des maladies les plus fréquentes dans les services de chirurgie digestive. Elle correspond à une inflammation ou infection de l'appendice, structure anatomique dont la fonction est mal connue, située au bout du côlon. Cependant, son diagnostic reste difficile en raison de la grande variabilité des symptômes et du caractère imprévisible de son évolution.
L'appendicite est parfois perçue comme une affection banale et de diagnostic et traitement faciles. Pourtant dans certains cas, elle peut évoluer vers une perforation puis une péritonite généralisée qui met en danger la vie du patient. D'où l'importance d'un diagnostic dans les meilleurs délais.
Qu'est-ce que l'appendicite ?
L' appendicite aigüe est une inflammation de l'appendice qui survient, dans la majorité des cas, chez l'adolescent ou le jeune adulte. Elle est, à l'inverse, "rare chez l'enfant de moins de 3 ans", indique un rapport de la Haute Autorité de Santé 1.
Symptômes de l'appendicite
Dans deux cas sur trois, les symptômes sont des douleurs sur le côté droit du bas-ventre, la fosse iliaque droite. Elles s'accompagnent d'une fièvre, qui n'est cependant pas très élevée - le plus souvent comprise entre 37,2 et 38,2°C - mais inconstante. Celle-ci est, en général, supérieure dans les péritonites généralisées.
Mais ce tableau clinique n'est pas toujours aussi simple : dans près d'un cas sur 5, les symptômes ne sont pas caractéristiques.
Diagnostic de l'appendicite
Contrairement à ce qu'on peut imaginer, diagnostiquer une appendicite n'est pas une chose aisée. En effet, les symptômes et leur association peuvent être très différents d'une personne à l'autre. Cela pose problème pour les médecins exerçant en cabinet ainsi que dans les services concernés. Les médecins doivent écarter d'autres diagnostics possibles en fonction des plaintes exprimées par le patient : gastro-entérite, infection urinaire, kyste ovarien, coliques...
En fonction de l'âge, du sexe, du contexte, des examens clinique, et surtout des examens biologiques et d' imagerie médicale (échographie, radiographie, scanner...), le diagnostic s'est aujourd'hui amélioré.
En résumé, un examen minutieux de ces facteurs cliniques et para cliniques s'impose donc pour ne pas passer à côté du diagnostic mais aussi pour éviter les "appendicectomies blanches", de moins en moins nombreuses. On qualifie ainsi les interventions chez des personnes où le diagnostic d'appendicite s'avère négatif.
Un traitement qui reste essentiellement chirurgical
Selon un rapport d'évaluation publié par la Haute autorité de santé (HAS) en novembre 2012 1, le nombre d 'appendicectomies a considérablement diminué en France. Cette diminution est de l'ordre de 34 %, mais avec des différences en fonction des régions et départements, ce qui a motivé la publication de ce rapport dans le but d'optimiser l'indication de cet acte chirurgical. Parallèlement à cette évolution, la chirurgie nécessite aujourd'hui une incision moins importante : la chirurgie par coelioscopie concernait, en 2012, 63 % des patients contre 27 % en 1997. De plus, le recours à certains antibiotiques peut parfois retarder ou remplacer le recours à la chirurgie 2.
Une attitude diagnostique et thérapeutique appropriée
Le rapport de la HAS souligne donc " l'adoption d'une attitude diagnostique appropriée qui permette aussi bien de diminuer le risque des appendicites perforées que de réduire le nombre des appendicectomies inappropriées".
Après une analyse de la littérature scientifique et médicale, le groupe d'experts en charge de la rédaction du rapport, émettent 10 propositions pour atteindre ces objectifs, en considérant tous les éléments utiles au diagnostic et leurs différentes associations possibles. L'attitude thérapeutique à prendre (antibiotiques, technique opératoire pour l'appendicectomie...) est discuté et un arbre décisionnel est proposé en partant de l'existence de trois éléments principaux orientant vers un diagnostic d'appendicite : douleur abdominale, augmentation des globules blancs (leucocytes) dans le sang et augmentation dans le sérum d'un marqueur de l'inflammation, la CRP (protéine C réactive). Enfin, notons que la fièvre n'est plus considérée comme un symptôme "obligatoire" de l'appendicite.
Complications possibles de l'appendicite
Si l'appendicite n'est pas traitée, elle peut dégénérer et évoluer vers un abcès ou dans certains cas vers une péritonite, une infection grave du péritoine (la membrane qui tapisse l'abdomen). Dans ce cas, une intervention chirurgicale doit être pratiquée en urgence.