Optimisme : comment positiver et pourquoi c'est important
Comment afficher un enthousiasme débordant alors qu'autour de nous tout semble battre des records de morosité ? En cultivant l'optimisme, une capacité à développer ce qui nous rend heureux et à relativiser ce sur quoi nous n'avons pas forcément de prise. Les pistes avec Marie-France Ballet de Coquereaumont, psychothérapeute.
Avec la pandémie mondiale de Covid-19, la crise économique, le réchauffement de la planète, les attentats et le nombre d'accidents cardiovasculaires en hausse, difficile de voir les belles choses de notre environnement.
Face à la déferlante aux allures de catastrophe, rester positif devient un véritable challenge, qu'il va bien nous falloir relever si on veut avancer. "Ni politique de l'autruche, ni symptôme d'un manque de réalisme, le véritable optimisme repose sur une psychologie du bonheur qui se cultive !" précise la psychothérapeute Marie-France Ballet de Coquereaumont. Il suffit parfois de mini bouchées d'optimisme pour changer son mode de pensée et se lifter le moral. Un petit plaisir en entraînant un autre, l'inconnu et sa composante menaçante actuelle peut se charger alors d'une éventualité favorable. Reste à passer à l'action pour que notre nouvel état d'esprit plus positif se concrétise.
Privilégier la joie
Face à la morosité ambiante, le mieux est de rester centré sur nos émotions positives, en évitant de se faire happer. Ancrées au plus profond de notre être, les émotions nous assaillent à la moindre rupture de notre quotidien. Dès qu'un événement nous touche, la chimie joue alors son rôle et va déclencher des réactions tour-à-tour explosives, anxieuses ou enjouées. Pour éviter de céder à la peur ou à l'angoisse, on fait délibérément la part belle à la joie, même si au départ, ça peut nous paraître artificiel.
Le bon exercice : Dès le matin, grand moment de perméabilité psychique, au lieu de ruminer la liste de contraintes qui risquent d'émailler votre journée, pensez à ce qui vous remplit de joie : "recevoir un texto de votre amoureux.se, savourer un moelleux au chocolat au goûter des enfants". Entraînez-vous à lister ce qui vous fait plaisir, sans vous censurer.
L'optimisme : la cultiver par l'écriture
L'optimisme est souvent le fruit d'un travail sur soi. "Se sentir inadéquate, coupable, peu sûr.e de soi s'accompagne souvent d'un sentiment négatif peu propice à l'émergence d'une attitude optimisme" note Marie-France Ballet de Coquereaumont. Pour remédier à ce manque d'estime de soi, plus fréquent qu'on ne pense, et développer une vision constructive de soi, on commence par reconnaître ses qualités et s'auto-complimenter. Deux techniques de psychologie positive, qui ont fait leur preuve. Concrètement, il s'agit d'avoir de la gratitude pour soi, au lieu de se critiquer et se juger en permanence, et de reconnaître le chemin qu'on a parcouru, en célébrant ses petites et grandes victoires.
Le bon exercice : Pour ouvrir à nouveau la voie de l'optimisme, tenez un carnet de vos succès : un projet qui vous tient à coeur qui a été accepté, un coup de fil avec votre mère sans ressentiment, l'organisation d'un week-end en amoureux... Et notez vos qualités par écrit. Si c'est difficile, demandez à vos amis.
Modifier son regard sur monde
Relativiser est le maître mot. C'est un bon moyen pour ne pas se sentir submergé et pouvoir changer son regard sur le monde. Après tout, rien ne nous oblige à zoomer en permanence sur ce qui va mal et sur lequel en général nous avons peu de moyens d'action. "Un jeûne médiatique s'impose, de temps à autre" préconise la psychothérapeute. D'autant plus que progrès technologique oblige : l'afflux d'images et d'infos, souvent difficile à supporter, nous submerge. Pour en amortir le fort impact anxiogène, mettre une distance est nécessaire. Loin de nous l'idée de vivre dans une bulle aseptisée, où bonheur rime avec fermeture. Au contraire, la proposition est de s'ouvrir au monde et de porter son attention sur tout ce qui va bien, justement.... D'en pointer la beauté !
Petit exercice : refaites votre journal de 20h perso... Prenez un petit carnet et notez tout ce qui vous paraît contribuer à un monde meilleur. Les 93 ans de votre mamie, une action de quartier en faveur des sans papiers, le pot de départ d'une voisine qui a sauté le pas change de vie, de métier et de ville...
Bien dans son corps, bien dans sa tête !
Découvrir sa créativité
"Sautez à pieds joints dans la réalité, comme dans une flaque d'eau quand vous étiez enfant" recommande Marie-France Ballet de Coquereaumont. Quand on était enfant, on ne passait pas notre temps à vouloir être ailleurs ou demain, bref, à vouloir une autre vie... Non, on éprouvait un réel intérêt pour ici et maintenant... Entre course d'escargots après la pluie et chiper des cerises dans le jardin du voisin, les occasions de s'amuser ne manquaient pas ! Peut-être même posions-nous sans cesse des questions : Pourquoi ceci, pourquoi cela... "Retrouver le sens du jeu consiste tout simplement à redevenir curieux, de son présent, de son entourage... avec spontanéité" ajoute la psychothérapeute. C'est en opérant une alchimie entre l'esprit créatif de l'enfant et la capacité d'action et de conscience de l'adulte que nous pourrons mettre un terme au sentiment d'impuissance ambiant, générateur de morosité, pour enfin retrouver le goût de rêver et d'oser.
Petit exercice : Cédez à vos désirs enfouis de dessiner, chanter, faire du théâtre... Et jouez la carte créative avec vos amis. Lancez un dîner à thème, par exemple, que ce soit autour du voyage passé de l'un, ou à venir de l'autre... Le principal est de booster son imaginaire !