Myoclonie : causes des spasmes musculaires, comment les soigner ?
Il existe de nombreux types de ce qu'on appelle des clonies : des tremblements et autres mouvements anormaux. La cause n'est pas toujours facile à identifier et les traitements sont peu nombreux. Faisons le point sur les différents tremblements, leurs causes et les traitements proposés.
Les clonies : définition des tremblements
Les myoclonies sont des tremblements caractérisés par des mouvements rythmiques, oscillatoires secondaires à l'alternance répétitive de contractions et de détentes musculaires. Les myoclonies peut se produire une fois de temps en temps ou de manière fréquente, notamment dans le cas de certaines maladies.
Les tremblements sont classés selon :
- Leur fréquence (lent : 3 à 5 par seconde ; rapide : 6 à 12 par seconde) ;
- Leur rythme ;
- Leur distribution ;
- Leur circonstance de survenue : au repos (tremblement de repos), au cours de l'effort musculaire (tremblements d'attitude, d'action ou d'intention).
On distingue plusieurs types de tremblements :
- Le tremblement d'action ou "intentionnel" correspond à une oscillation d'un membre lorsqu'il approche d'une cible, surtout lors d'un mouvement nécessitant une précision du geste.
- Le tremblement d'attitude qui n'apparaît que dans le maintien volontaire d'une attitudeet disparaît totalement en position de repos. C'est un tremblement rotatoire grossier de la musculature proximale, maximal lors du maintien d'une attitude fixe ou du port d'une charge.
- La titubation est une oscillation importante de la tête et du corps et représente une forme de tremblement d'attitude apparaissant lors d'un passage en station debout et disparaissant en position couchée.
Qu'est-ce que la myoclonie du sommeil ?
La myoclonie d'endormissement : des sursauts lors du sommeil
Lorsque des contractions involontaires et soudaines des muscles surviennent pendant les premières minutes du sommeil, il s'agit de la myoclonie du sommeil. Quand à la myoclonie d'endormissement, elle se caractérise par une contraction soudaine, brève et simultanée pendant la phase d'endormissement. La personne peut avoir l'impression de tomber dans un trou, d'où son sursaut.
Secousse musculaire chez le bébé pendant le sommeil
Si vous voyez votre bébé sursauter pendant son sommeil, il peut s'agir de myoclonie. Ce phénomène est fréquent durant les trois premiers mois de vie, notamment lors du sommeil paradoxal.
Causes et facteurs de risque : qu'est-ce qui provoque des spasmes musculaires ?
Tremblement physiologique : stress, fatigue, anxiété
La plupart des individus ont un tremblement fin et rapide des doigts dans certaines circonstances. Certains facteurs favorisent ce tremblement physiologique :
- L'anxiété ;
- Période de stress ;
- La fatigue ;
- Le sevrage alcoolique ;
- La nervosité (le hoquet nerveux par exemple) ;
- Certains toxiques tels que le café ou les corticoïdes ;
- La thyrotoxicose.
Le tremblement essentiel : spasme des mains
Le tremblement essentiel ou tremblement héréditaire bénin est un tremblement lent, fin ou grossier, touchant en général les mains, la tête et la voix. Ce type de myoclonie est minime au repos. Il est révélé par certains gestes fins et peut être intensifié par tous les facteurs qui augmentent le tremblement physiologique.
On estime qu'il touche une personne sur 200, soit 300 000 personnes en France. Il tend à augmenter avec l'âge et est parfois appelé à tort tremblement sénile.
Même s'il n'est pas grave en soi, il peut altérer profondément tous les aspects de la vie quotidienne. La transmission semble se faire sur le mode autosomique dominant dans la moitié des cas. Dans certaines familles, l'absorption de petites quantités d'alcool supprime le tremblement.
Quelles maladies provoques des spasmes musculaires ?
Tremblement de repos de la maladie de Parkinson
La myoclonie ou le sursaut involontaire est l'un des symptômes de la maladie de Parkinson débute très souvent de façon insidieuse par un tremblement de repos d'une main à type d'émiettement de 4 à 8 par seconde. Le tremblement est maximal au repos, diminué au cours du mouvement et disparaît durant le sommeil. Il est augmenté par les émotions et la fatigue.
Certaines myoclonies sont associées à un syndrome parkinsonien.
D'autres maladies neurodégénératives peuvent provoquer ce genre de signes cliniques, comme la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
Tremblement cérébelleux
L'atteinte du cervelet (cause vasculaire, sclérose en plaques etc...) provoque un syndrome cérébelleux dont fait partie le tremblement. Le tremblement est "intentionnel".
Autres tremblements
La dégénérescence hépatolenticulaire (ou maladie de Wilson) peut associer un tremblement d'intention et de repos.
L'épilepsie est également une affection neurologique dont les symptômes sont des crises myocloniques.
L'"asterixis" (ou "flapping tremor") est un tremblement grossier, lent, non rythmique rencontré lorsque les mains sont étendues chez des patients atteints d'encéphalopathies hépatiques.
Comment traiter les contractions musculaires involontaires ?
Le traitement du tremblement invalidant dépend de sa cause : maladie de Parkinson, thyrotoxicose , sevrage alcoolique.
- En cas d'anxiété chronique, les anxiolytiques sont efficaces notamment les benzodiazépines mais le risque d'accoutumance doit être prévenu.
- Le propranolol (Avlocardyl) est souvent efficace dans le traitement du tremblement bénin essentiel ainsi que dans le tremblement physiologique exagéré par une prise de médicaments ou une anxiété aiguë.
- La primidone (Mysoline) est parfois utilisée.
- Un traitement symptomatique peut parfois être proposé.
Il n'y a pas de traitement efficace dans le tremblement cérébelleux.
Le diagnostic des tremblements et mouvements anormaux
Comment se passe le diagnostic ?
Lors de la consultation, le médecin va définir avec le patient les parties du corps touchées par les mouvements anormaux, analyser les circonstances d'apparition des tremblements, mais aussi leur amplitude et leur fréquence.
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Le spécialiste pourra proposer différents exercices qui lui permettront d'affiner son diagnostic :
- La manœuvre du bretteur : elle permet de déceler un éventuel tremblement d’attitude ;
- L’épreuve doigt-nez ;
- L’épreuve du dessin : pour vérifier si le trait obtenu est ondulé ;
- Le test du verre d’eau : pour déceler la présence d’un tremblement d’action de grande amplitude.
Des examens d'imagerie médicale peuvent également être prescrits par le médecin, comme l'IRM ou l'électroencéphalogramme.
À ne pas confondre avec d'autres mouvements anormaux
Les mouvements anormaux involontaires sont des troubles moteurs dont il existe plusieurs types :
- Les fasciculations sont des contractions rapides et arythmiques des fibres musculaires survenant au niveau d'un ou plusieurs muscles mais n'entraînant pas de déplacement du membre. Une seule unité motrice est intéressée. Elles surviennent spontanément et sont favorisées par le froid et la percussion. Lorsqu'elles sont nombreuses et permanentes, elles peuvent traduire une atteinte nerveuse périphérique, notamment lors des lésions de la corne antérieure de la moelle (sclérose latérale amyotrophique). Elles sont différentes des myokymies qui sont des secousses fasciculaires survenant chez des gens normaux après l'exposition au froid ou après un effort musculaire.
- Les myoclonies sont des contractions involontaires d'une partie ou de plusieurs muscles avec ou sans déplacement du membre. Plusieurs unités motrices sont touchées simultanément. Elles peuvent être localisées ou diffuses, intermittentes ou permanentes, rythmiques ou non. Des signes électriques sur l'électroencéphalogramme peuvent accompagner les myoclonies. Les myoclonies s'observent dans les crises d'épilepsie généralisées ou partielles motrices. Elles peuvent aussi être d'origine métabolique mais dans ces cas, la personne présente des mouvements brusques de flexion-extension lorsqu'elle a les bras tendus.
- Les clonies de sommeil sont fréquentes et physiologiques, et surviennent souvent à l'endormissement. Certaines maladies neurologiques s'accompagnent de myoclonies : encéphalites, affections dégénératives, séquelle d'anoxie cérébrale, certaines épilepsies...
- Les mouvements choréiques (chorée) sont involontaires, désordonnés, illogiques, brusques, rapides, de grande amplitude, disséminés, calmés par le repos et l'isolement, augmentés par les émotions, le calcul mental et les efforts. Au niveau des membres supérieurs, le patient présente des gesticulations bizarres. Au niveau des membres inférieurs, l'anomalie se traduit par une démarche sautillante ou prétentieuse. Ils provoquent au niveau de la face des grimaces incessantes. Au niveau du cou, ils entraînent des mouvements de la tête dans tous les sens. Une hypotonie musculaire est en règle associée. Ces troubles se voient dans la chorée de Huntington et la chorée de Sydenham.
- Les mouvements athétosiques (athétose) sont involontaires, désordonnés et illogiques mais ils sont lents et d'amplitude réduite. Ils sont calmés par le repos et augmentés par les émotions. Ils se traduisent à la face par des grimaces lentes et au niveau des membres par des mouvements lents des mains et des pieds. Le mouvement athétosique gêne le mouvement volontaire qui est mal adapté.
- Les dyskinésies bucco-linguales sont des mouvements involontaires de la langue, de la mâchoire et des lèvres survenant en général chez des gens âgés lacunaires ou chez des patients traités par neuroleptiques. Les mouvements sont lents, stéréotypés.
- Les dyskinésies sont des mouvements anormaux survenant lors d'un mouvement intentionnel ou du maintien d'une attitude posturale.
- Les TIC sont des mouvements coordonnés, rapides, involontaires, répétés sans motif, stéréotypés. Ils sont aggravés par les émotions. Les Tics peuvent être plus ou moins maîtrisés sous l'effet de la volonté. Ils disparaissent pendant le sommeil. Le mouvement d'un tic chez un patient est toujours le même. Un traitement psychologique peut aider les patients.
Les examens complémentaires en cas de tremblements
Pour compléter son diagnostic, le médecin peut prescrire aux patients des examens neurologiques comme l'IRM, le scanner, ou encore un électromyogramme.
Vivre avec des tremblements
Si les tremblements du patient sont handicapants, des aides permettent de mieux vivre au quotidien. D'ailleurs, une visite chez un ergothérapeute peut être utile. Ce dernier enseigne des moyens de faciliter les gestes du quotidien quand on souffre de tremblements ou de mouvements anormaux.