Poissons venimeux
C'est souvent de façon accidentelle que le touriste pose le pied sur une vive ou une raie armée enfouies dans le sable ou un poisson-pierre caché à quelques centimètres de profondeur dans les rochers ou des récifs coralliens.
Les symptômes sont une douleur atroce, des signes locaux intenses et parfois des symptômes généraux (céphalées, malaise, gêne respiratoire, angoisse, agitation).
Après une piqûre par un poisson venimeux, il faut laver la plaie à grande eau. Les venins étant thermolabiles à 50°C, on recommande ensuite un bain prolongé en eau chaude ou l'application de compresses chaudes. Des laboratoires commercialisent une lampe de poche anti-venin qui diffuse une chaleur douce infrarouge censée détruire les venins thermolabiles. Consulter ensuite le médecin qui pourra injecter de la xylocaïne adrénalinée à 1% avant de désinfecter la blessure. La prévention repose sur le port de sandales en plastiques ou de chaussons de planche à voile.
Le poisson-pierre (Australie, Nouvelle-Calédonie etc.) est une espèce qui peut être mortelle. La douleur de la piqûre est intense. L'oedème local est extensif. Troubles digestifs, état syncopal et paralysies surviennent rapidement. Le décès risque de survenir par arrêt cardiaque ou respiratoire. Il existe un sérum spécifique (sérum anti stone-fish) qui doit être injecté immédiatement après la piqûre, dans la plaie et aux alentours sous la peau. Le sérum doit dater de moins de 6 mois et être conservé entre 2 et 8°. L'élimination du venin injecté peut être aidée par l'Aspivenin utilisé pour les morsures de vipères.
Les raies sont les poissons venimeux les plus importants. Elles vivent sur les fonds sableux des mers tropicales ainsi qu'en Europe. Les piqûres sont douloureuses et suivies d'engourdissement du membre. La plaie est peu impressionnante mais on voit rapidement apparaître un oedème rouge suivi d'une bulle cutanée évoluant vers la nécrose. Le traitement consiste dans l'immédiat à désinfecter, calmer la douleur et immobiliser le membre atteint. L'extraction de l'aiguillon s'impose. Un avis chirurgical doit être demandé en cas de doute sur l'atteinte d'un tendon ou d'une articulation. Les raies géantes de 1 à 2 mètres d'envergure peuvent plaquer un plongeur contre le fond, le bousculer et le noyer.
Les cônes sont des mollusques très dangereux parfois mortels. Les piqûres surviennent souvent au niveau des mains. La douleur est aiguë avec ecchymoses, oedèmes, signes digestifs et neurologiques. Le décès survient par paralysie respiratoire.
Les envenimations par morsures sont le fait des murènes, des congres ou des serpents de mer.
Les morsures de murènes (Méditerranée, Adriatique, mers tropicales) provoquent des plaies délabrantes et hémorragiques cicatrisant lentement. Les serpents de mer sont fréquents dans les océans Indien et Pacifique alors qu'ils sont absents de l'Atlantique. Leur venin est plus toxique que celui du naja. La morsure est presque indolore. Une heure plus tard s'installe un engourdissement local suivi de paralysies de la déglutition et d'un trismus. Des convulsions précèdent le décès qui survient dans 20 à 30% des cas. Le traitement consiste à retarder la diffusion du venin par refroidissement et surélévation du membre. L'utilisation d'un sérum antivenimeux spécifique s'impose.
Bien d'autres poissons peuvent attaquer le nageur notamment le chasseur sous-marin qui attache à sa ceinture son butin bien tentant pour les requins ou les barracudas. Leurs blessures sont très délabrantes mais il n'y a pas d'envenimation. La taille, la localisation et la surinfection de ces blessures en font le pronostic.
Les plaies sont souvent traînantes du fait de l'eau de mer (macération, micro-organismes septiques). Les coraux provoquent des plaies torpides, qui s'infectent très souvent, longues à cicatriser laissant des cicatrices décolorées inesthétiques.