Bec sucré, bec salé : qu'est-ce qui détermine vos penchants ?
Dès que vous apercevez un paquet de cookies, vous vous jetez dessus ? Ou à l'inverse, vous ne jurez que par le fromage le matin ? Cette addiction pour le sucré ou le salé peut s'expliquer.
Depuis votre plus tendre enfance, la mousse au chocolat est votre péché mignon. Une préférence pour le sucré, qui n'est pas le résultat d'un choix éclairé, mais qui est plutôt déterminée par une combinaison complexe de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux.
Les Français préférent le goût sucré
Si les préférences alimentaires se forment souvent pendant l'enfance (l'exposition précoce à certains aliments et/ou habitudes alimentaires familiales jouent un rôle crucial, puisque le goût est un message sensoriel transmis à notre cerveau), d'autres facteurs comme la génétique, le microbiome intestinal, la culture, le mode de vie ou encore les hormones peuvent influencer le goût.
Une étude publiée dans le British Journal of nutrition affirme ainsi que les femmes ont plus tendance à être attirées par le gras sucré et les hommes par le gras salé. D'autres études suggèrent encore que la personnalité peut avoir un impact sur les préférences gustatives. Par exemple, les personnes plus impulsives ou extraverties pourraient davantage être attirées par les aliments sucrés.
Fait intéressant : les Français sembleraient préférer le goût sucré, selon une étude d’Ipsos (6,9/10 contre 6,3 pour le salé). Ils s'intéresseraient notamment de près à la pâtisserie. Une tendance prouvée par les chiffres : les Français achètent en moyenne 35 kilos de sucre par an, alors que la moyenne mondiale est de 20 kg.
NON aux régimes, OUI à WW !
Certains aliment sont associés à des souvenirs
Pour Alexandra Murcier, il reste difficile de savoir ce qui détermine réellement nos penchants car le développement du goût est multifactoriel :
"Il y a tout d’abord l’éducation alimentaire : plus on va avoir l’habitude de consommer certains produits dans l’enfance, plus on va ancrer cette habitude, car on va notamment associer certains aliments à des souvenirs. Le rôle social de la nourriture est également prépondérant : on va avoir tendance à prendre les habitudes des gens qui nous entourent (couples, collègues etc)", explique l'experte en nutrition.
Ensuite, ce que l’on mange influence naturellement notre microbiote.
"De fait, lorsqu’on a un déséquilibre au niveau de notre microbiote, cela peut augmenter les envies de sucre", affirme-t-elle. D'ailleurs, "plus on va manger sucré, plus notre glycémie va augmenter et plus ces variations de la glycémies donnent à leur tour également envie de sucre", détaille Alexandra Murcier.
Enfin, le sel étant un exhausteur de goût important, plus on mange salé "plus on a envie de continuer (chips, cacahuètes...)".
"Ce qui détermine notre appétence pour le sucré ou le salé, c’est donc avant tout notre environnement et surtout nos habitudes alimentaires dès l’enfance (même pendant la grossesse, selon certaines études) mais aussi notre alimentation en elle-même de par son rôle sur la glycémie et sur le microbiote", conclut la spécialiste.