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  • Les produits alternatifs à la viande prolifèrent, sans encore entamer le gagne-pain des éleveurs

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
     AFP/Relaxnews
    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    L'offre de produits alternatifs à la viande s'est étoffée ces dernières semaines dans les rayons des supermarchés français, même si le marché reste encore modeste. 

    Les "tranches végé" de Fleury Michon, les "Knaggies" d'Aoste, l'effiloché végétal "saveur bœuf" de Redefine Meat : l'offre de produits alternatifs à la viande s'est étoffée ces dernières semaines dans les rayons des supermarchés français, même si le marché reste encore modeste.

    Ce secteur, qui ambitionne de séduire les amateurs de viande en leur proposant des produits s'approchant au plus près des burgers saignants, du bacon croustillant ou des saucisses juteuses, montre déjà des signes d'essoufflement aux États-Unis.

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    La start-up Beyond Burger, qui avait marqué les esprits en nouant en 2019 un partenariat avec la chaîne de fast-food Burger King, a vu ses ventes reculer de 18% en 2023.

    "Petites et grosses entreprises se sont précipitées sur ce marché, qui est devenu saturé aux États-Unis", analyse Arun Sundaram, spécialiste de l'agroalimentaire pour le cabinet CFRA. Le secteur "se tient mieux en Europe", estime-t-il.

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    "Je ne m'inquiète pas du tout" pour son potentiel dans la mesure où le marché mondial de la viande s'élève à 1.500 milliards de dollars, remarque Edwin Bark, responsable de la société israélienne Redefine Meat. Cette dernière distribue depuis fin avril à Monoprix cinq produits qualifiés par l'entreprise de "nouvelle-viande".

    Si les aliments alternatifs parviennent à grignoter 10% du marché de la viande d'ici 10 ou 20 ans, cela représente déjà 150 milliards, fait valoir Edwin Bark lors d'un point presse.

    Plus de viande déjà cuisinée

    Pour l'instant, la part de produits d'origine animale dans l'alimentation des Français est assez stable depuis dix ans, indique David Lecomte, du cabinet NielsenIQ.

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    Les moins de 35 ans achètent certes moins de produits laitiers, plus de céréales et de produits transformés que leurs aînés. Mais "le poids de la viande et du poisson reste le même", avec un appétit un peu plus fort pour la charcuterie de l'apéro et la viande déjà cuisinée, comme dans les lasagnes.

    Les substituts aux protéines animales voient quand même "leur chiffre d'affaires progresser ces trois dernières années", le premier marché étant celui des boissons végétales comme le lait de soja (205 millions d'euros), suivi des produits ultra-frais comme les yaourts de coco (157 millions d'euros) et du rayon traiteur végétal avec notamment les simili-lardons (139 millions d'euros), détaille David Lecomte.

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    Cette croissance est surtout liée à l'inflation, les ventes étant stables en volume. 

    "Signe de tout marché naissant", selon lui, "l'offre s'est beaucoup développée", venant aussi bien de start-up comme HappyVore et La Vie, ou de géants de l'agroalimentaire. 

    Mais la demande n'explose pas. Les versions végétales représentent 11% des ventes de lait, 3% de l'ultra-frais et 6% de la viande en libre-service.

    "Il serait faux de penser que les produits végétaux vont se substituer aux produits animaux", estime David Lecomte alors que le débat sémantique n'est pas encore légalement tranché : le Conseil d'État a de nouveau suspendu début avril un décret du gouvernement interdisant aux fabricants de substituts à la viande d'utiliser les mots "steak", "escalope" ou "jambon". 

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    La croissance des laits végétaux, par exemple, ne compense que 15% du recul des ventes de lait, surtout dû au fait que les jeunes prennent moins le petit-déjeuner, explique-t-il.

    Les entreprises ne se découragent pas.

    En présentant fin mars trois "tranches végétales" à consommer comme du jambon, aux pois chiches, aux lentilles corail et aux haricots blancs, Fleury Michon disait vouloir "lever les freins" à ce genre de produits en répondant aux attentes "en termes de goût, simplicité des ingrédients, ultra praticité (...) et accessibilité prix".

    Selon David Lecomte, les acheteurs des substituts à la viande sont motivés par le bien-être animal, l'impact environnemental de l'élevage et la santé.

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    Ne serait-il alors pas plus simple de consommer plus de fruits, légumes et céréales ? 

    "Il est plus facile de passer d'un steak haché de bœuf à un +steak+ végétal à l'aspect similaire que de demander aux gens de changer leurs habitudes alimentaires et de cuisiner davantage de produits bruts, ce qui est moins pratique", répond une étude du centre de réflexion britannique Green Alliance, financée par le lobby Good Food Institute. 

    Les protéines alternatives "sont plus susceptibles de contribuer à la réduction de la consommation de viande et de produits laitiers", estime l'étude.


    Sources

    ETX Studio

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