La HAS défavorable au remboursement du bypass gastrique en oméga
Après évaluation, la HAS annonce être défavorable au remboursement du bypass en oméga, une des techniques de chirurgie de l'obésité souvent pratiquée en France en raison d'un manque de données sur son efficacité et du risque complications graves.
Chaque année plus de 50 000 personnes subissent une opération de chirurgie bariatrique, selon la HAS. Ce type d’intervention chirurgicale est envisagée pour aider les personnes en obésité morbide à perdre du poids lorsque toutes les autres solutions (traitement, sport, diététique) ont échoué. Parmi les différentes techniques, ont trouve notamment le bypass, lui même opérable de deux façons : le bypass en "Y" et le bypass dit “en oméga”. Etant donné qu'ils sont de plus en plus pratiqués ces deux modes opératoires ont été soumis à évaluation par la HAS. Si la version en Y a été validée, un rapport l'autorité sanitaire du 23 septembre annonce qu'elle est défavorable à la recommandation et au remboursement de la version dite en "oméga" en raison de risques de complications graves et d’un manque de données permettant de valider son efficacité.
Un risque de carence
Pour rappel, le bypass est une technique qui consiste à court-circuiter le processus alimentaire en le déviant. Pour cela, une partie de l’estomac est réduite et ensuite reliée directement à l’intestin grêle par une anses qui sera soit en forme de "Y", c’est-à-dire directement reliée à l’intestin grêle soit en "oméga", dans ce cas l’anses est plus longue et laisse plus de poche gastrique que la première version.
Selon le rapport de la HAS effectué sur le bypass en oméga : “Les études révèlent un plus grand nombre de complications graves parmi lesquelles des carences sévères, notamment en vitamines et minéraux, des reflux biliaires.” En revanche, l’étude n’a été effectuée que sur des opérations où la fameuse anse entre l’estomac réduit et l’intestin grêle faisait 200cm. Dans certains cas elle peut faire 150 cm, ce qui pourrait permettre de réduire le risque de carences. C’est pourquoi la HAS demande à ce que des essais soient réalisés pour cette version afin d'en évaluer les moindres risques ou non.
La chirurgie bariatrique étant de plus en plus utilisée, la HAS annonce aussi que d’autres “état des lieux des techniques autres que celles actuellement recommandées (anneau gastrique, by-pass, dérivation bilio-pancréatique, sleeve) seront effectuées afin d’améliorer la qualité des soins.”