Un régime hypocalorique augmenterait l'espérance de vie
De nombreuses études ont déjà montré que la restriction calorique pouvait prolonger la durée de vie d’animaux de laboratoire (levures, vers, mouches et souris). Désormais, cette démonstration est établie chez nos proches cousins : des macaques qui gagnent ainsi 3 ans de vie. Cela équivaudrait chez l’homme à près de 9 ans !
Depuis de nombreuses années, on sait qu’un régime pauvre en calorie prolonge la durée de vie de différents animaux. Et déjà, des milliers de personnes ont réduit leur apport en calories à 1500-1800 kcal par jour (en dessous des recommandations de 2 000 pour les femmes à 2 500 pour les hommes). Mais chez les singes, nos plus proches "cousins", les résultats étaient jusqu’alors contradictoires.
Moins de calories, plus de vie ?
Un doute subsistait sur le fait qu’un tel régime puisse réellement augmenter la durée de vie d’"animaux" ayant une longue espérance de vie. Deux études de restriction calorique mises en place à la fin des années 80 chez des macaques (qui vivent naturellement autour de 26 ans en captivité) avaient jusqu’alors produit des résultats contradictoires.
- La première publiée dans Science en 2009 attestait d’un ralentissement du vieillissement, mais également du risque de diabète, de cancer, de maladies cardiovasculaires et d’atrophie du cerveau.
- La seconde publiée dans Nature en 2012 concluait qu’il n’y avait pas de différence en fonction du régime alimentaire…
Les deux équipes ont comparé leurs méthodologies et leurs résultats portant sur près de 200 singes et apportent une réponse à ce débat.
Les bénéfices d’une restriction calorique sur le vieillissement confirmés
Plusieurs différences sont apparues en comparant leurs résultats :
- La restriction calorique s’est avérée bénéfique pour les singes adultes et les plus âgées mais pas pour les plus jeunes. Ce qui est contraire à ce qui était trouvé chez les rongeurs ;
- Dans la seconde étude, les singes du groupe contrôle mangeaient moins que ceux de la première étude. Ce qui tend à démontrer qu’une faible différence calorique peut avoir des effets bénéfiques ;
- La composition de l’alimentation diffère entre les deux groupes : les singes de la première étude mangeaient des aliments transformés contenant plus de sucre que ceux de la seconde. Ce qui voudrait dire qu’en cas de non-restriction, ce qui est mangé a un impact important sur la masse grasse.
- Enfin, l’équipe a mis en évidence des différences sexuelles des liens entre alimentation, stockage de graisses et sensibilité à l’insuline : les femmes semblent moins vulnérables à ces effets néfastes. Une conclusion qui pourrait être transposable à l’homme.
En conclusion, la restriction calorique semble être un moyen efficace d’influer sur le vieillissement. Cependant pour les primates, l’âge, l’alimentation et le sexe doivent être pris en compte pour pleinement bénéficier des avantages d’une telle stratégie alimentaire. De plus amples études permettront d'y voir plus clair. Enfin, la restriction alimentaire peut s’accompagner d’effets secondaires : des frissons, une sensation de froid, une libido réduite...