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  • Perte de poids : la pilule Eli Lilly obtiendrait le même résultat que le Wegovy

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    en collaboration avec Arnaud Cocaul (Médecin nutritionniste)

    Révélée dans une nouvelle phase d’étude, la pilule Eli Lilly, qui concurrence le Wegovy dans le traitement de l’obésité, permettrait une perte de poids de 15% en moyenne. Par injection ou voie orale, ces imitateurs d’hormones sont-ils la réponse qu’on attendait depuis longtemps ?

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    Testée en phase 2, un médicament développé par le laboratoire Eli Lilly a aidé les gens à perdre 15 % de leur poids corporel après 36 semaines de traitement selon une publication du New England Journal of Medicine. Ces résultats préliminaires ont été présentés lors de la conférence de l'American Diabetes Association à San Diego

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    Une perte de poids avérée avec un traitement par voie orale

    Selon l’étude, le médicament a été testé sur 272 patients avec un poids corporel initial moyen de 108,7 kilogrammes. L'essai a recruté des patients obèses, mesurés par un indice de masse corporelle de 30 ou plus, ou en surpoids, avec un IMC d'au moins 27, et un problème de santé lié au poids.

    Quatre doses allant de 12 à 45 milligrammes ont été testées, par rapport au placebo. Les participants ont également reçu des conseils sur l'alimentation et l'exercice. La perte de poids à 36 semaines variait de 9,4% à 14,7%, contre 2,3% sous placebo, selon les résultats.

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    Les participants au médicament ont également eu des effets positifs sur les niveaux de triglycérides et de cholestérol, ainsi que sur la pression artérielle systolique. Les effets secondaires étaient les mêmes que pour le Wegovy ou l’Ozempic, notamment les nausées, la constipation, les vomissements et la diarrhée.

    La course aux traitements imitateurs d’hormones est lancée

    L'orforglipron, qui compose la pilule Eli Lilly, fait partie d'un nouveau groupe de médicaments expérimentaux qui vise la même cible, les récepteurs du glucagon-like peptide-1 ou GLP-1, mais sous forme de pilule quotidienne. Ils sont ce qu’on appelle des imitateurs d'hormones. Ainsi l'orforglipron tout comme le retatrutide, une autre substance testée actuellement, imitent tous deux les hormones produites par la muqueuse de l'intestin en réponse à certains nutriments. Ces hormones aident à ralentir le passage des aliments dans le tube digestif et à réduire l'appétit en agissant sur les récepteurs du cerveau.

    Des antidiabétiques détournés de leur usage

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    Des médicaments similaires, le trizépatide (commercialisé sous le nom de Mounjaro) et le sémaglutide, vendu sous le nom d'Ozempic ont d'abord été créés pour lutter contre le diabète, la perte de poids étant un "avantage secondaire bienvenu". Leur usage est détournée depuis plusieurs mois pour perdre du poids. Fin 2022, le fabricant de l'Ozempic a signalé des difficultés d'approvisionnement pour les patients diabétiques à cause d'un détournement d'usage. Début mars, l'Agence nationale de sécurité du médicament a mis en place un système de vigilance en rappelant les conditions d'autorisation de mise sur le marché de l'Ozempic (traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, en complément d'un régime alimentaire et d'une activité physique, en monothérapie lorsque la metformine est inappropriée ou en association avec d'autres médicaments contre le diabète de type 2). Elle estimait cependant que les cas de mésusage restaient limités : "Ainsi, sur la base des seules données de remboursement, le mésusage potentiel pour la spécialité Ozempic est estimé à environ 1%".

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    Un médicament en attente de commercialisation

    Seul le Wegovy (lui aussi composé de sématuglide mais à un autre dosage) a une indication dans le traitement de l’obésité la plus sévère (avec un indice de masse corporelle à 40 kg/m2) associée à des complications. Il est accessible en France dans le cadre d'un accès précoce en attendant une commercialisation (il ne peut donc, contrairement aux antidiabétiques, être détourné de son usage).

    Mais ces différents médicaments nécessitent des injections hebdomadaires, ce que beaucoup de gens trouvent désagréable. De plus, les médicaments appartiennent tous deux à un groupe de molécules appelées peptides, dont la production est coûteuse et demande beaucoup de main-d'œuvre. Ce qui ne serait pas le cas du médicament d'Eli Lilly qui utilise une molécule facile à produire et à encapsuler dans une pilule. Elle serait ainsi accessible à une population plus large.

    NON aux régimes, OUI à WW !

    La voie hormonale est-elle le remède contre l'obésité ?

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    Consulté sur le sujet, le Dr Arnaud Cocaul Médecin nutritionniste praticien voit ces nombreuses études sur ces nouveaux médicaments d’un très bon œil.

    “Est-ce la solution de demain pour la perte de poids ? On peut se poser la question, mais du côté médical, on est bien content qu’il y ait des médicaments qui arrivent sur le marché pour des questions de santé et de poids. Jusqu’à présent, l’obésité souffrait d’un manque de médicaments dédiés. Aujourd’hui, nous avons des études régulières sur ces substances qui ressemblent à des hormones digestives, et qui apparaissent comme de nouveaux espoirs sur la prise en charge de l’obésité, autre que la chirurgie. Tout cela est très positif !".

    Quant au détournement de certaines de ces molécules par des personnes qui souhaitent perdre quelques kilos, le nutritionniste espère que la réglementation qui accompagnera ces nouveaux venus, permettra de limiter les abus : "Les influenceurs qui ont lancé cette mode et ces médecins qui sont complices sont un scandale. Mais c’est à l’Ordre des médecins ou aux instances sanitaires et au gouvernement de faire le point et de réagir pour fermer le compte de ces gens-là. Ces traitements doivent pouvoir aider les personnes qui en ont besoin".


    Sources
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