Nouveaux espoirs contre la prise de poids ?
Il n'existe pas de traitement miracle pour faire fondre les kilos. Mais plusieurs études récentes ont mis en avant le rôle de certaines molécules pour traiter le surpoids et l'obésité. Ghréline, C 75, hormone GIP… Doctissimo revient sur les espoirs de demain.
Plusieurs travaux récents ont mis en évidence de nouvelles molécules dans les mécanismes de la faim. Bien que ne débouchant pas forcément sur de nouveaux traitements, elles ouvrent de nouvelles voies très intéressantes…
La ghréline, l'hormone qui fait regrossir ?
Une nouvelle hormone, la ghréline a été découverte en 1999. Et l'on sait depuis qu'elle joue un rôle primordial dans l'appétit. Sa sécrétion augmente avant la prise de repas et diminue dès que l'on commence à se nourrir. Elle "donnerait faim" en quelque sorte. Or une étude 1 récente vient de souligner son rôle également dans la prise de poids à long terme et le regain de poids après un régime. Des chercheurs américains ont comparé la perte de poids chez des obèses, selon qu'ils avaient juste suivi un régime hypocalorique classique ou bénéficié d'une opération pour "court-circuiter" le passage dans l'estomac (on relie directement le haut de l'estomac et l'intestin grêle). Résultat : ceux qui avaient subit une diète avaient perdu 17 % de leur poids, mais avaient vu leur sécrétion de ghréline augmenter de 24 % en moyenne. Alors que dans le groupe des personnes opérées, la perte, qui était de 36 % du poids, semblait plus durable et était associée à une diminution moyenne de 77 % de la concentration de ghréline. Pour les auteurs, cette hormone expliquerait ainsi la perte de poids plus importante et plus durable chez le second groupe. Mincir n'entraînait pas une sensation de faim plus forte, au contraire ! La ghréline pourrait ainsi devenir une cible privilégiée pour un traitement du surpoids et de l'obésité.
C75 : le code anti-poids ?
Une substance qui inhibe l'appétit tout en entraînant une diminution de la masse grasse stockée… non, cette définition n'est pas celle d'un produit imaginaire mais celle d'une molécule bien réelle ! Ce composé miracle, baptisé C 75, serait ainsi une molécule "deux en un" : coupe-faim et brûleuse de graisse. Tout du moins chez la souris, car c'est chez ce rongeur que les scientifiques du centre médical Hopkins (Etats-Unis) ont mis en évidence ces effets 2. C'est en rendant ces animaux obèses puis en leur administrant de la C 75 qu'ils ont pu évaluer les propriétés de cette molécule. Celle-ci favoriserait l'action d'une enzyme, la CPT-1, qui est à l'origine de la perte graisseuse. Si ces résultats semblent extrêmement prometteurs, ce mécanisme d'action devra bien sûr être confirmé chez l'homme.
GIP : une protection contre les kilos ?
Dernière en date de ces substances anti-prise de poids : le Gastric Inhibitory Polypetide (GIP). C'est une hormone sécrétée dans le duodénum suite à l'ingestion de graisses ou de glucose. Des chercheurs 3 ont comparé des souris normales à d'autres (souris mutantes) qui ne possédaient pas de récepteurs au GIP (par conséquent insensibles à cette hormone). Ils leur ont donné un régime très riche en calories. Résultat, les rongeurs mutants semblaient protégés contre la prise de poids et même contre la résistance à l'insuline (hormone régulant le taux de sucre dans le sang). Le GIP serait donc directement lié au stockage des graisses. Parvenir à limiter son action pourrait, là encore, constituer une piste de traitement sérieuse.
NON aux régimes, OUI à WW !
Pas de médicament miracle
Dans tous les cas, les mécanismes de la faim sont complexes. Une molécule ne pourra pas permettre à elle seule un traitement efficace du surpoids. Il sera nécessaire d'envisager une association de composés agissant à différents niveaux. Alors, si vous avez besoin de perdre plusieurs kilos, n'attendez pas de produit miracle ! Consultez plutôt votre médecin, qui saura vous conseiller une alimentation adaptée et une activité physique régulière.