Que se passe-t-il si vous faites du sport mais que vous ne mangez pas bien ?
Si vous faites du sport, pouvez-vous vous permettre de négliger un peu votre alimentation ? Et bien attention, l'activité physique ne peut pas complètement inverser les effets d'une mauvaise alimentation. Les explications d'Alexandra Murcier., diététicienne-nutritionniste
"Je me fais plaisir. C'est bon, j'ai fait du sport". Qui n’a jamais dégainé cette réponse toute faite face au regard accusateur d’un proche sur son assiette ? Si se faire plaisir après sa séance est une évidence, attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès : contrairement aux idées reçues, le sport ne "compense" pas les grignotage sucrés ou la malbouffe. Explications.
L’exercice n’inverse pas les effets d’une mauvaise alimentation
Dans une récente enquête portant sur les effets de l’activité physique et de l’alimentation, une équipe de recherche a remarqué que les personnes sportives qui mangeaient tout ce qu’elles voulaient couraient un plus grand risque de mortalité que les sportifs qui surveillaient leur alimentation.
D'après les scientifiques, qu'importe la nature ou la durée de la séance, le sport ne "brûlerait pas" les mauvais aliments consommés.
"Le sport a des bénéfices santé non négligeables mais il n’efface en aucun cas une mauvaise alimentation", confirme Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste.
NON aux régimes, OUI à WW !
Attention à la graisse viscérale !
Les chercheurs précisent d'ailleurs qu’il est tout à fait possible d’être mince (peu de graisse sous-cutanée) mais avec un pourcentage élevé de graisse viscérale (qui est présente, non pas sous la peau, mais sous le muscle, dans la cavité abdominale, entourant les organes, ndlr).
"La graisse viscérale est plus dangereuse que la couche externe de graisse que vous voyez", met en garde le Dr Colin Carriker, physiologiste de l'exercice et professeur agrégé de santé et de performance humaine à l'Université High Point en Caroline du Nord.
Et pour cause : la graisse viscérale ou abdominale déverse des acides gras dans le sang, acides qui deviennent ensuite toxiques au contact des organes. L'inflammation peut ensuite déboucher sur une hypertension artérielle, augmentant de fait le risque de maladies cardiovasculaires.
Des conséquences dramatiques, que confirme notre diététicienne-nutritionniste, Alexandra Murcier.
"Ce syndrome métabolique (caractérisé par un tour de taille important, une hypertension artérielle et une anomalie de la glycémie, ndlr) a une incidence néfaste sur notre santé. Les personnes minces, comme celles en surpoids, sont affectées. Donc, non, contrairement à ce que l'on pense, le sport ne peut pas tout compenser", prévient l’experte.
La meilleure prescription n'est pas sport et malbouffe, mais sport et alimentation équilibrée. Les deux agissent de concert pour vous offrir une santé à toute épreuve !
"A l’inverse, une alimentation riches en fibres et en minéraux va influer de manière positive sur notre forme, notre microbiote, notre glycémie, notre immunité, la synthèse des hormones…", conclut Alexandra Murcier.