Les hypocondriaques meurent 5 ans plus tôt que les autres
Selon une nouvelle étude, les personnes hypocondriaques sont plus à risque de mourir plus tôt que les autres. Comment expliquer un tel constat ? Les réponses du Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
L’hypocondrie touche les personnes qui sont perpétuellement inquiètes pour leur santé, avec une peur excessive de la maladie. D’après une étude suédoise, elles présenteraient une mortalité précoce par rapport à la population générale.
Une mortalité plus précoce pour les hypocondriaques
Les chercheurs de l’Institut Karolinska ont étudié les données du Registre national des patients, 41 290 au total. Parmi eux, les chercheurs ont identifié 4129 personnes touchées par une hypocondrie. La majorité étaient des femmes, avec presque toutes un trouble anxieux (78%).
En évaluant leur risque de décès ou de maladies, les scientifiques ont pu déterminer que ces patients particuliers vivent en moyenne 5 ans de moins que les autres : en moyenne jusqu’à 70 ans, contre 75 ans pour les autres.
Différents facteurs expliquent cette mortalité précoce
Les personnes hypocondriaques vivent avec une anxiété supérieure à la moyenne et ont tendance à analyser le moindre signe physique comme étant l’apparition d’une maladie. Paradoxalement, leur mortalité précoce ne peut donc pas s’expliquer par un retard de diagnostic par défaut de consultation. "En revanche, il peut exister une sorte de lassitude face aux plaintes récurrentes du patient, qui peut conduire à un retard de diagnostic involontaire de la part du médecin" note le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
Plus d’anxiété et un risque de suicide accru
En revanche, ce que démontrent les scientifiques, c’est que le stress causé par cette hypocondrie déclenchent une inflammation susceptible de causer certaines pathologies. En effet, ces patients ont quatre fois plus de risque de suicide et sont également plus à risque (+64%) de contracter certaines pathologies comme la grippe, par exemple.
"L’anxiété et le stress chronique entraînent une inflammation chronique, qui est un facteur majeur de pathologies" précise le Dr Gérald Kierzek. "Ces conclusions mettent en évidence que la personne hypocondriaque crée elle-même le danger" ajoute le médecin, qui recommande "d’écouter son corps, mais pas trop" et de miser sur des techniques antistress pour se libérer de son anxiété comme l’auto-hypnose, la méditation ou la relaxation.