Comment la dépression influe-t-elle notre mémoire ?
En janvier 2024, l’Observatoire B2V des Mémoires s’est penché sur les liens entre la mémoire et la dépression et tente de clarifier certaines interrogations à ce sujet.
Est-ce que la mémoire peut être réparée une fois l’épisode de dépression terminé ? A-t-on déjà assez de recul pour connaître l’impact de la pandémie sur notre cerveau ? Dans un communiqué publié par l’Observatoire B2V des Mémoires, Francis Eustache, Neuropsychologue et Président du Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires, ainsi que Catherine Thomas-Antérion, Neurologue, Docteure en neuropsychologie et membre du Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires apportent des pistes de réflexion.
La dépression peut-elle entraîner une perte de la mémoire ?
Tentons d’abord de définir ce qu’est la dépression. D’après l’Observatoire B2V des Mémoires, la dépression est un terme générique qui regroupe des situations très différentes. L’épisode peut être unique ou récurrent au cours de la vie. L’individu peut être jeune ou âgé, et être affecté, entre autres, par une humeur triste, une perte des intérêts et une diminution de l’élan vital.
Selon les experts, bien que la dépression ne soit pas une maladie de la mémoire, elle peut modifier le fonctionnement de la mémoire, gêner la concentration et entraîner un ralentissement idéomoteur. "Le dépressif a des difficultés à se rappeler spontanément les informations", est-il rapporté dans le communiqué. Un autre paramètre est fréquemment évoqué par les personnes souffrant de dépression. Il s’agit de la perception du temps, notamment la projection dans le futur, "avec l’impression d’un temps qui s’accélère".
Comment la dépression modifie-t-elle notre cerveau ?
Les recherches en neurosciences ont permis de mesurer certaines variations du métabolisme, en observant différentes régions du cerveau en charge de l’attention, la concentration, la mémoire de travail et la vitesse de traitement. Toutefois, bien que les examens d’imagerie soient pertinents pour la maladie d’Alzheimer, ils n’ont pas véritablement d'intérêt dans le suivi d’un dépressif. Les variations étant peu significatives.
"La dépression guérit, le fonctionnement de la mémoire est rétabli (comme le sommeil, l’appétit etc.) mais il peut demeurer une pauvreté des souvenirs biographiques collectés pendant cette période avec un excès de souvenirs tristes", conclut le communiqué de l’Observatoire B2V des Mémoires.