Fatigue, insomnie, apnée du sommeil… À chaque trouble du sommeil son spécialiste. Car il n’existe pas un, mais plusieurs médecins du sommeil.

Très fréquents, les troubles du sommeil peuvent considérablement altérer la qualité de vie. Selon l’enquête INSV/MGEN 2023, 37% des Français sont insatisfaits de la qualité de leur sommeil, en majorité les femmes (44%). 42% des interrogés déclarent souffrir d’au moins un trouble du sommeil. Pour retrouver un sommeil de qualité, des solutions existent. À condition de se tourner vers le bon spécialiste du sommeil en fonction des symptômes.

Psychologue, psychiatre, neurologue... Quels sont les médecins spécialistes des problèmes de sommeil ?

Si vous souffrez de troubles du sommeil, adressez-vous dans un premier temps à votre médecin généraliste. Celui-ci pourra poser un premier diagnostic et demander l'avis d'un médecin du sommeil pour traiter la pathologie du sommeil en cause. "Un médecin du sommeil est un médecin spécialiste qui possède une compétence en somnologie, en complément de sa spécialité médicale initiale", informe le Dr Jonathan Taieb, médecin du sommeil et directeur de l’Institut médical du Sommeil à Paris.

Selon le problème rencontré, vous pourrez être adressé à : un psychologue, un psychiatre, un cardiologue, un neurologue, un pneumologue, un interniste ou encore un ORL. Les médecins du sommeil peuvent exercer en libéral, à l’hôpital ou dans un centre du sommeil.

Apnée, mauvais sommeil... Quand et qui consulter, quel médecin ?

"Il est recommandé de consulter un médecin du sommeil dès lors que le patient se plaint d’une trouble qui altère sa qualité de vie", informe le Dr Jonathan Taeib. "Les motifs de consultation les plus fréquents sont : l’insomnie, les ronflements et la somnolence diurne". Le médecin spécialiste varie en fonction de la problématique rencontrée.

En cas d’insomnies récurrentes ou de syndrome des jambes sans repos, il convient de consulter un neurologue. En présence d’un syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil, il faut s’adresser à un pneumologue. En cas de ronflements importants, il est possible de consulter un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste) ou un pneumologue. Autre exemple, si l’insomnie est liée à des troubles d’ordre psychologique, le meilleur interlocuteur sera un psychologue ou un psychiatre.

Comment se passe une consultation en médecine du sommeil ?

"Face à la plainte du patient, le médecin du sommeil va procéder à un interrogatoire, à un examen clinique, et lancer des examens complémentaires pour établir un diagnostic et mettre en place un traitement adapté", note le Dr Jonathan Taeib.

Certains examens nécessitent un suivi hospitalier. C’est le cas notamment de l’hypersomnolence qui se caractérise par une somnolence avec des envies irrépressibles de s’endormir tout au long de la journée, de la narcolepsie ou encore de l’hypersomnie idiopathique. "Ces pathologies nécessitent une hospitalisation plus longue. En général, un bilan est effectué pendant 48h : le patient va dormir en laboratoire de sommeil", précise le spécialiste.

Quelles sont les principales pathologies (troubles) du sommeil et comment les traiter ?

Apnée du sommeil

L’apnée du sommeil ou syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble de la ventilation qui se caractérise par des réductions (hypopnées) voire des interruptions (apnées) de la respiration pendant le sommeil. Ces pauses respiratoires durent en moyenne 10 à 30 secondes et sont dues à une obstruction des voies aériennes supérieures.

Manque de sommeil et insomnie chronique

L’insomnie se traduit par un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité. Les principales causes sont le stress, l’anxiété et la dépression. L’insomnie altère la qualité de vie au quotidien, entraînant notamment une somnolence diurne, une irritabilité, une baisse de vigilance, des troubles de la concentration et une fatigue chronique.

Narcolepsie

La narcolepsie se traduit par une somnolence diurne excessive. Cette maladie neurologique peut être due à une pathologie auto-immune, des antécédents familiaux, l’exposition précoce à des toxines environnementales. Il n’existe pas de traitement curatif, seulement des traitements symptomatiques.

Syndrome des jambes sans repos

Le syndrome des jambes sans repos se manifeste par un besoin impérieux de bouger les jambes qui survient essentiellement la nuit. Il est souvent associé à des sensations de fourmillements. Cette pathologie serait liée à un manque de dopamine. Les médicaments dopaminergiques sont souvent très efficaces.

Quels sont les examens du sommeil ?

Plusieurs examens peuvent être proposés :

Une polygraphie ventilatoire : cet examen vise à enregistrer l’ensemble des éléments se rapportant à la respiration durant le sommeil ;
Une polysomnographie : des capteurs positionnés à différents endroits du corps permettent d’enregistrer l’activité cérébrale, les mouvements oculaires, musculaires et le rythme cardiaque.
Un test de maintenance à l’éveil (TME) : cet examen consiste à rester éveillé pendant 4 tests de 40 minutes. Le patient s’assoit dans une position confortable et doit tout faire pour ne pas s’endormir. Il est notamment préconisé pour vérifier l’efficacité d’un traitement.
Un test itératif de latence d’endormissement (TILE) : cet examen a pour objectif d'explorer la somnolence. Il est proposé au patient de faire 5 siestes de 20 minutes chacune à l’hôpital, entrecoupées de pauses. S’il s'endort en moins de huit minutes, on peut signer une hypersomnolence. Le traitement repose sur l’administration d’une molécule éveillante.

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Faut-il une ordonnance pour consulter un médecin du sommeil ?

Il est possible de consulter un médecin du sommeil sans ordonnance. Néanmoins, il est préférable d'en demander une à son médecin traitant ou médecin de famille pour pouvoir bénéficier d’une meilleure prise en charge par l’assurance maladie.