La dermatite atopique, plus qu’une maladie de peau
Peu connue, la dermatite atopique est pourtant une maladie de peau fréquente se plaçant devant le psoriasis1. Cette maladie, communément appelée eczéma, affecte lourdement le quotidien des patients, particulièrement dans ses formes modérées à sévères. De nouvelles perspectives thérapeutiques permettent d’envisager enfin de nouveaux espoirs dans la vie des patients.
Qu’est-ce que la dermatite atopique ?
La dermatite atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau due à une anomalie de la réponse immunitaire et à une déficience de la barrière cutanée2,3. Le système de défense de l’organisme réagit de façon excessive à certains facteurs qu'il considère comme des agressions : stress, infections virales, allergène environnementaux (poussières, pollens, savons...). Les personnes ayant une prédisposition génétique sont plus susceptibles de développer une dermatite atopique. L'action combinée de ce terrain atopique et des facteurs de risque entretient le caractère chronique de cette maladie, qui évolue entre poussées et phases de rémission.
La dermatite atopique débute la plupart du temps dans la petite enfance, mais se déclare chez près de 20 % des patients après l’âge de 20 ans. Elle s’atténue généralement avant l’adolescence, mais persiste à l’âge adulte dans environ un cas sur dix. Selon les estimations, environ 4 % de la population adulte en Europe, soit plus de 2,5 millions d’adultes en France, souffrent de dermatite atopique4.
Quels sont les symptômes de la dermatite atopique ?
Souvent appelée eczéma atopique, la dermatite atopique provoque une sécheresse cutanée, des rougeurs, et surtout des démangeaisons intenses (appelées prurit). Ce prurit représente le symptôme le plus handicapant de cette maladie inflammatoire : près de 9 patients sur 10 ont des démangeaisons quotidiennement et plus de 12 heures par jour pour près des deux tiers d’entre eux5 ! Le grattage excessif associé aux démangeaisons contribue à l’altération de la barrière cutanée et aggrave les lésions, instaurant un véritable cercle vicieux, au point de provoquer parfois une surinfection de la peau. Visage, cou, plis cutanés, décolleté et mains figurent parmi les zones les plus touchées par la dermatite atopique. Dans les formes sévères, les lésions peuvent s’étendre à l’ensemble du corps.
Un fardeau psychique et social
Bien plus qu’une simple maladie de peau, la dermatite atopique altère considérablement la qualité de vie des patients, en raison de ses répercussions psychiques et sociales souvent très lourdes. Bien qu’elle ne soit pas contagieuse et sans lien avec un manque d’hygiène, cette affection cutanée fait l’objet de préjugés dont sont victimes les patients. Souffrant du regard des autres, certains vont jusqu’à s’interdire toute activité sportive ou sociale. Un isolement qui n’est pas sans conséquences : plus d’1 patient sur 4 souffre de l’impact de sa maladie sur ses relations affectives5, près de la moitié en souffre au travail ou dans ses études5, et 43 % présentent des symptômes d’anxiété ou de dépression5. Des conséquences psychiques auxquelles s’ajoutent des troubles du sommeil chez plus de la moitié des patients5, en raison des démangeaisons qui ne leur laissent aucun répit, même la nuit.
Une errance diagnostique d’1 à 2 ans
Un examen associé à un interrogatoire médical suffisent généralement au médecin pour identifier la dermatite atopique. Malgré cela, on note une errance diagnostique de l’ordre de 1 à 2 ans en moyenne6.
44% des patients sévères sont dans l’attente d’une solution thérapeutique satisfaisante
La prise en charge de cette affection cutanée, généralement assurée par un dermatologue, consiste à réduire les symptômes, soulager les patients et améliorer leur qualité de vie7. Pour cela, les professionnels de santé disposent de plusieurs solutions thérapeutiques, à adapter au degré de sévérité de l’atteinte :
- Formes légères : application quotidienne d’émollients pour hydrater la peau, associés à des traitements locaux, principalement des dermocorticoïdes (pommades ou crèmes), en cas de crise ;
- Formes modérées : si les traitements locaux ne suffisent pas, ils peuvent être complétés par des séances de photothérapie par UVA ou UVB, ou des cures thermales ;
- Formes sévères : en plus des traitements précédents, les médecins peuvent proposer des traitements systémiques. Il s’agit d’immunosuppresseurs ou immunomodulateurs, des médicaments qui agissent spécifiquement sur le système immunitaire pour atténuer sa réactivité.
L’avènement des biothérapies ouvrent de nouvelles perspectives dans la prise en charge des personnes atteintes de dermatite atopique.