Covid-19 : des médecins demandent à autoriser l’immunothérapie
Traiter les patients à risque de développer une forme grave de Covid-19, grâce à l’immunothérapie. Après des résultats d’études concluants, 12 signataires d’une tribune parue dans Le Monde demandent aux autorités sanitaires françaises l’autorisation d’accès à ce traitement. L’objectif : réduire le risque de développer des symptômes graves et diminuer les hospitalisations.
“En plus de dépister-tracer-isoler, nous avons enfin la possibilité de traiter les patients les plus fragiles”. Dans une tribune publiée le 9 décembre dans les colonnes du Monde, 12 professeurs de médecine demandent l'autorisation temporaire d'utilisation de l’immunothérapie pour prévenir l’hospitalisation des patients à risque de forme sévère de Covid-19. Ils rappellent que les personnes obèses, diabétiques, insuffisants rénaux ou encore malades du cancer, ont 15 à 20% de risque d’être hospitalisées dans un service de médecine ou de réanimation. Or, “actuellement, ces patients n’ont accès à aucun traitement spécifique et sont suivis à domicile par leur médecin, puis hospitalisés en cas d’aggravation”.
Les signataires abordent le rôle de l’immunothérapie passive. “Comme pour d’autres infections, telles que le tétanos ou la rage, elle consiste à apporter rapidement au patient infecté des anticorps, qui persistent quelques semaines environ, afin de guérir l’infection. La perfusion de plasma de patients convalescents et hyperimmunisés contre le virus SARSCoV2 est un exemple d’immunothérapie passive.” Mais si ce traitement montre son intérêt chez certains patients très fragiles, “il n’est pas exempt de risque infectieux, varie d’un plasma à l’autre en efficacité, et n’est pas adapté à un traitement à grande échelle en pleine pandémie”.
En observant le sang des patients guéris, les chercheurs ont identifié et isolé la séquence génétique spécifique aux lymphocytes qui sécrètent les anticorps. L’objectif : les synthétiser à grande échelle. Les premiers résultats obtenus par des études randomisées en double aveugle contre placebo sont positifs. Pour le bamlanivimab, 309 patients ont reçu une administration unique de l’anticorps à différentes doses. Les participants présentaient des symptômes de la maladie sans nécessiter une hospitalisation.
Des résultats prometteurs
Les travaux sont parus dans le New England Journal of Medicine le 28 octobre dernier. “Le critère principal de l’étude – la diminution de la charge virale au onzième jour – a été atteint avec l’une des trois doses”, rapporte la tribune. “Chacune d’entre elles a permis une diminution du risque d’hospitalisation avec, chez les patients à risque de forme sévère, un risque d’hospitalisation de 4 % sous bamlanivimab et de 15 % sous placebo”. À noter qu’aucun patient sous Bamlanivimab n’a été admis en réanimation. Concernant les résultats d’études à propos de Casirivimab et Indévimab, ils n’ont pas été publiés, mais la FDA indique que la charge virale a diminué “significativement”.
Pour les professeurs en médecine, ces anticorps pourraient être une protection en plus des vaccins. “Les patients âgés et fragiles ne sont pas nécessairement ceux qui produiront le plus d’anticorps en réponse à la vaccination, et ces anticorps pourraient rester précieux en cas d’infections des sujets à haut risque de forme sévère”.
L’accès à ces anticorps demandé aux autorités
L’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments a autorisé à titre exceptionnel l’utilisation de ces anticorps aux Etats-Unis, “le 9 novembre pour le Bamlanivimab et le 21 novembre pour l’association Casirivimabimdévimab, chez les patients récemment infectés, non hospitalisés et à risque de forme sévère. D’autres pays, comme le Canada, et certains pays européens sont eux aussi en train de permettre l’accès à ces traitements”. Ils sont indiqués aux patients à risque de forme grave dans les jours qui suivent les premiers symptômes et avant les signes de gravité.
“Il faut maintenant espérer que les autorités françaises sauront trouver un cadre pour permettre, dès les prochains jours, l’accès de ces anticorps aux patients à risque de forme sévère, tout en continuant l’étude de leur tolérance et de leur efficacité, et l’évaluation du rapport coût/bénéfice”, espèrent les signataires. “L’accès à ces traitements, dont certains sont fabriqués en France, permettrait également de diminuer le risque de saturation de l’hôpital. Ne passons pas à côté de cette chance !”
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