Cancer du sein : la double mastectomie n'augmente pas la survie par rapport à l'ablation tumorale
Les femmes atteintes d'un cancer du sein ayant opté pour une double mastectomie ont survécu aussi longtemps que celles ayant subi une ablation de la tumeur suivie d'une radiothérapie, montre une vaste étude américaine publiée le 2 septembre 2014.
Cette recherche, qui a porté sur près de 190 000 femmes en Californie souffrant d'un cancer du sein entre 1998 et 2011, est la première qui compare directement le taux de survie après les trois principales interventions chirurgicales employées pour traiter cette maladie : la double mastectomie (ablation des deux seins), la simple mastectomie (où seul le sein affecté est enlevé) et l'ablation des tissus cancéreux suivie d'une radiothérapie.
Les auteurs ont cherché à comprendre pourquoi un nombre grandissant de femmes choisissait de se faire enlever les deux seins, même si un seul était affecté.
Selon l'étude, en 2011, 12 % des patientes (contre 2 % en 1998) présentant une tumeur mammaire cancéreuse dans un sein ont choisi de subir une double mastectomie, même si l'efficacité d'une telle procédure pour empêcher l'apparition d'une autre tumeur était incertaine.
Or, cette étude montre “qu'une patiente souffrant d'un cancer à un sein et subissant une double mastectomie n'aura pas de meilleure chance de survie que celle à qui on a enlevé la tumeur et qui a été traitée par radiothérapie“, conclut le Dr Allison Kurian, professeur de médecine à l'Université de Stanford (Californie), l'un des auteurs de ces travaux parus dans le Journal of the American Medical Association.
Les chercheurs ont constaté que sur les 189 734 femmes ayant participé à l'étude, 55 % ont eu une ablation de la tumeur suivie d'une radiothérapie, 38,8 % une simple mastectomie et 6,2 % une double mastectomie.
La double mastectomie, un intérêt en cas de mutation BRCA1 ou BRCA2
La double mastectomie fait l'objet d'une plus grande attention depuis que l'actrice américaine Angelina Jolie a annoncé en 2013, à 37 ans, qu'elle y avait eu recours à titre préventif pour réduire ses risques de cancer du sein.
L'actrice est porteuse d'une mutation du gène BRCA1 qui augmente -tout comme une mutation du BRCA2- la probabilité d'apparition de ce cancer de 85 %. Avec cette double mastectomie, ce risque tombe à 5 %, comparable à celui de la population générale. Les mutations génétiques ou les antécédents familiaux sont d’ailleurs, aux yeux des auteurs de la dernière étude, les deux indications pour lesquelles la double mastectomie préventive s’avère bénéfique.
AFP/Relaxnews