Ganglion gonflé (Adénopathie) : quand faut-il s’inquiéter ?

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Une ou plusieurs petites boules ont fait leur apparition sur certaines zones de votre corps : ce sont des ganglions. Ils peuvent être totalement anodins, ou alors le signe d’une maladie plus inquiétante. Avant d’imaginer le pire, notre spécialiste, le Dr Patrick Gepner nous apprend à les identifier et nous indique la bonne attitude à adopter dès leur survenue.

Un ganglion c’est quoi ?

Les ganglions lymphatiques sont essentiels au système immunitaire. Il s'agit de petits organes en forme de haricot assurant la défense de l’organisme contre l’intrusion d’un microbe, d’un virus ou d’une cellule tumorale. Disséminés partout dans l'organisme, ils appartiennent au système lymphatique où ils assurent la filtration de la lymphe, un liquide clair contenant des cellules immunitaires, des débris cellulaires et des agents pathogènes. Les ganglions lymphatiques agissent donc en quelque sorte comme un filtre rudimentaire, un système de nettoyage du corps branché en dérivation sur le système lymphatique.

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Selon le Dr Patrick Gepner, auteur de l’ouvrage "Le corps humain pour les nuls" aux éditions First, "les ganglions contiennent les agents indésirables mais aussi tous les acteurs de la réponse immunitaire (cellules spécialisées, anticorps), c’est-à-dire les lymphocytes, les globules blancs, les macrophages et toutes sortes de cellules qui interviennent dans les réactions inflammatoires et immunitaires".

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Rôle d'un ganglion : lutter contre les infections

Le rôle des ganglions lymphatiques est donc d'assurer la défense immunitaire de l'organisme. Pour cela, ils agissent principalement en produisant des anticorps. Cela permet, en cas de reconnaissance d'agent extérieur à l'organisme comme un virus ou une bactérie par exemple, de les libérer dans la circulation sanguine.

Cou, gorge, aisselle, aine, ventre...Où se trouvent les ganglions lymphatiques ?

Les ganglions lymphatiques périphériques drainent la lymphe, et "les indésirables" qu’elle véhicule, en provenance des diverses parties du corps : on parle de "territoires de drainage".

  • Les ganglions cervicaux (dans le cou) vont drainer la lymphe en provenance de la peau du visage, du cuir chevelu, de la sphère ORL…
  • Les ganglions des aisselles (axillaires) filtrent la lymphe provenant de la paroi thoracique, des seins, des membres supérieurs.
  • Les ganglions que l’on trouve dans l’aine, quant à eux, drainent la marge anale, les organes génitaux externes et les membres inférieurs.
  • "On distingue aussi les ganglions profonds" (situés dans l’abdomen et le thorax), complète notre expert. Ceux-là ne sont évidemment pas palpables et sont visibles uniquement par imagerie (IRM, Scan, échographie)".
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L’adénopathie : un gonflement des ganglions qui est un signal d’alarme

Les ganglions sont présents en temps normal dans notre corps sans que cela soit une source d’inquiétude. Mais lorsqu’ils augmentent de volume et deviennent palpables (on parle d’adénopathie), il faut se méfier car cela peut correspondre au développement d’une infection ou d’une tumeur dans le territoire de drainage. "On commence à s’intéresser aux ganglions qui mesurent plus d’un demi-centimètre à la palpation, précise le spécialiste, pas avant. Certains peuvent atteindre plusieurs centimètres de diamètre !".

Une adénopathie douloureuse est presque toujours le signe d’une infection dans la région. "Par exemple, un panaris peut déclencher l’apparition des ganglions dans l’aisselle correspondante" explique-t-il. De la même manière, une adénopathie située dans le cou est souvent le signe d'une infection virale des voies respiratoires supérieures, notamment lorsqu'elle s'accompagne de symptômes tels qu'un écoulement nasal et un mal de gorge.

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A l’inverse, un ganglion augmenté de volume, dur et pratiquement indolore témoigne possiblement du développement d’une tumeur dans la région.

Quel virus, quelle maladie fait gonfler les ganglions ?

On recense différentes maladies qui provoquent un gonflement des ganglions. Il y a notamment :

  • Les maladies infectieuses comme la toxoplasmose ou la mononucléose infectieuse ;
  • Les maladies inflammatoires comme la sarcoïdose ;
  • des maladies du sang comme les leucémies ou les lymphomes.

Quelles sont les causes du gonflement des ganglions ?

Les raisons d'un gonflement de ganglions sont multiples. Le plus souvent, ce sont les ganglions de la tête et du cou mais aussi au niveau de la zone ORL ou encore des aisselles ou du pli de l'aine.

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La plupart du temps, ce gonflement est bénin et résulte d'une infection ou d'une blessure à proximité. Toutefois, il est nécessaire de le surveiller et de consulter en cas de doute.

Un ganglion : c’est un symptôme grave ou pas ?

"On peut avoir un ganglion sans que cela soit grave. Un abcès dentaire peut générer un ganglion dans le cou, un panaris sous l’aisselle", rassure notre expert. Mais quel que soit le ganglion, il faut consulter son médecin. Lui seul pourra préciser le diagnostic. Dans un bon nombre de cas, il va pouvoir traiter lui-même la cause du ganglion périphérique (angine, abcès dentaire, panaris…) par traitement antibiotique ou évacuation d’un éventuel abcès.

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S’il repère un ganglion dur et peu douloureux et qu’il suspecte une tumeur, le généraliste orientera le patient vers le bon spécialiste pour réaliser selon le cas une ponction, une biopsie et mettre en place le traitement adapté (chimiothérapie ou chirurgie).

Pour un ganglion dur au niveau du cou, direction l’ORL, s’il est placé au niveau de l’aisselle, orientation vers le gynéco. "Tout dépend du contexte. Le généraliste traite et décide au cas par cas en fonction des caractéristiques du ganglion", rajoute le médecin.

Il peut arriver que les ganglions soient partout. Cela ne témoigne plus d’un problème local mais d’une maladie générale. Il peut s’agir d’une adénopathie réactionnelle (mononucléose infectieuse, VIH, rubéole…) ou d’une pathologie primitivement ganglionnaire (maladies du ganglion lui-même comme la maladie de Hodgkin, un cancer du système lymphatique-, les lymphomes non hodgkiniens, la leucémie lymphoïde chronique, la leucémie aiguë lymphoblastique de l’enfant…).

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Quand consulter ?

Vous avez découvert un ganglion ? Inutile de s'affoler. Sachez tout d'abord que certains ganglions sont suffisamment superficiels pour que l'on puisse les sentir. C'est le cas pour les ganglions lymphatiques de l'aine, du cou ou de la mâchoire. S'ils sont vraiment gonflés, il est alors recommandé de consulter un professionnel de santé. A fortiori lorsque ce sont des ganglions peu sensibles et peu mobiles. Lorsque le gonflement des ganglions est associé à de la fièvre, une douleur et une perte de poids inexpliquée, une prise en charge adaptée est nécessaire.

Quels examens pratiquer ?

Analyses de sang, examens physiques, imagerie, ponction, biopsie, analyse de la moelle osseuse… tous ces tests s’envisagent au cas par cas.

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"La ponction peut être suffisante pour retrouver l’origine d’une adénopathie tumorale", argumente le médecin. "Mais si l’on suspecte une tumeur dans le territoire de drainage ou une pathologie cancéreuse primitivement ganglionnaire, comme la maladie de Hodgkin, la biopsie est indispensable".

Comment ne pas confondre un ganglion avec un kyste ?

Parfois, notamment dans la région du cou, une adénopathie peut être confondue avec un lipome (boule de graisse) ou un kyste. En cas de doute persistant, l’imagerie (échographie, IRM…) permet le plus souvent de préciser la nature exacte de la tuméfaction palpée.


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