Le ténia ou ver solitaire : contamination, symptômes et traitement

Validation médicale : 11 juin 2018

Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical

Le tænia ou ver solitaire dans les intestins chez l'homme : qu'est-ce que c'est ?

Le ténia, aussi appelé ver solitaire, est un ver parasite appartenant à la classe des cestodes, qui se développe dans l'intestin. Il se fixe dans les parois de l'intestin grêle. Il est hermaphrodite, plat et peut mesurer jusqu'à 10 mètres de long. Il est composé d'anneaux (ou segment) rectangulaire contenant de nombreux œufs. Les ténias appartiennent à la famille des Cestodes, ce sont des parasites du tube digestif. Le ver solitaire peut vivre chez son hôte sans provoquer de symptômes, pendant de longues années. L'infestation, au bout de quelques mois, peut aussi être responsables de l'apparition de symptômes, notamment des troubles digestifs et une perte de poids rapide et inexpliquée, car la prise alimentaire ne diminue pas.

Quels sont les différents types de tænias ?

Le tænia est liée à 5 types de vers parasites :

• Le taenia saginata (ténia inerme) : transmis par le bœuf, on parle d'hôte intermédiaire, c'est le ténia du bœuf.
• Le tænia solium (ténia armé) : l'hôte intermédiaire est le porc ;
• L'hymenolepis nana : les œufs de ce parasite sont d'emblée infectants et la contamination se fait par ingestion de ces œufs. Ce type de ver contamine surtout les enfants, en particulier ceux vivant dans les pays chauds, dans des conditions de pauvreté et/ou de mauvaise hygiène ;
• Le tænia échinocoque : parasite issu du chien ou du renard, pouvant affecter le foie et les poumons ;
• Le tænia diphyllobothrium latum : plus communément appelé le ténia du poisson. Le ver loge dans la chair du poisson d'eau douce. Ce type de ténia s'attrape donc lorsque nous mangeons un poisson cru contaminé. 

Deux espèces parasitaires sont capables de contaminer l'être humain, le tænia solium et le tænia saginata.

Consommation de porc, de bœuf... Où attrape-t-on les verres intestinaux ?

En consommant de la viande bovine (carpaccios de bœuf par exemple), porcine ou du poisson crus ou pas assez cuits, on peut être contaminé par le ténia. Cependant, le ténia dans la viande de bœuf est très rare en France. La contamination par le porc n'est pas très fréquente non plus étant donné les contrôles vétérinaires réalisés dans les élevages porcins français. 

En effet, les œufs de ce ver contenant les larves se logent dans les muscles des bœufs et des porcs, formant de petits kystes que l'homme peut avaler avec la viande.

Si celle-ci n’est pas assez cuite, l’œuf, resté vivant, se fixe à la paroi de l'intestin et grandit en fabriquant des anneaux (segments), formant ainsi un long ver. Le tænia se développe grâce à la nourriture ingérée par l'homme, c'est pourquoi la prise alimentaire ne diminue pas lors d'une contamination.

Rejetés par l'anus, les derniers anneaux du tænia libèrent des œufs dans l'environnement, entamant un nouveau cycle de contamination.

La contamination par le ver solitaire se fait également lors du ramassage des aliments, cultivés dans son jardin par exemple, préalablement souilles par les excréments d'animaux domestiques comme le chien ou de renard porteur du tænia.

Quels sont les symptômes du ver solitaire ?

Comment se rendre compte d'un ver solitaire : quels sont les effets ?

Le plus souvent, le sujet contaminé ne présente aucun signe de l'infection parasitaire. Le ténia peut toutefois provoquer :

• des douleurs abdominales ;
• des nausées ;
• des troubles de l’appétit ;
• Une perte de poids, liée au fait que les aliments sont métabolisés par le ver, et non par l'organisme de l'homme ;
• des éruptions cutanées ;
• de la fatigue ;
• des céphalées.

Selles : comment savoir si on est infecté par un ténia ?

Le premier symptôme de cette maladie parasitaire est souvent la découverte de la présence d'anneaux dans les selles. Ils peuvent aussi être retrouvés dans les sous-vêtements, sous la douche ou encore dans les draps, car ils sont mobiles. Ces anneaux sont souvent décrits comme ressemblant à des pâtes alimentaires ou à des filaments blancs. 

De plus, une perte de poids anormale et rapide peut être également un signe de l’infection.

Complications de santé : quels sont les dangers du parasite intestinal ?

Les complications liées au ver solitaire sont très rares.

En revanche, dans le cas d'une contamination par le taenia solium, le patient peut contracter une cysticercose humaine. Il s'agit d'une maladie rare mais grave se manifestant par des troubles oculaires et neurologiques (maux de tête et crises d'épilepsie) liés à la localisation du parasite au niveau du cerveau.

Le diagnostic du ténia

Lors de la consultation, on ne retrouve pas d'éléments particuliers en faveur du diagnostic.

Un bilan sanguin via une prise de sang peut être prescrit, mais l'augmentation du nombre de globules blancs éosinophiles est le plus souvent modérée. Cette analyse sanguine peut en revanche révéler une carence en vitamine B12. Seul l'examen parasitologique des selles permet de retrouver les œufs.

En cas de cysticercose humaine, le fond d'oeil (examen courant effectué par un ophtalmologiste permettant d'apprécier l'état de la rétine), le scanner cérébral, l'IRM et la sérologie (mise en évidence dans le sang d'anticorps spécifiques du parasite) sont utiles au diagnostic.

Traitement : comment se soigne le ténia ?

Les médicaments vermifuges

Les médicaments les plus efficaces contre le ver solitaire sont les vermifuges :

• le niclosamide (BiltricideÒen dose unique à 10 mg/kg)
• le praziquantel (TremedineÒ, 2 comprimés le matin, puis 2 comprimés 2 heures plus tard)

L'expulsion du ver

Une fois tué par le médicament, le ver est expulsé avec les selles par les voies naturelles. Souvent, la prise d'un purgatif permet de faciliter l'élimination fécale des anneaux.

L'évolution de la maladie est bonne dans la majorité des cas, sous traitement correctement suivi.

Comment prévenir le ver solitaire ?

En France, les normes et contrôles alimentaires permettent de limiter les contaminations. Mais la prévention contre le ver est indispensable. Elle repose sur :

• la cuisson suffisante de la viande (de bœuf ou de porc).
• un lavage des mains régulier, en particulier avant les repas et après être passé aux toilettes, mais aussi en rentrant d'une balade en forêt.
• Après avoir ramassé des aliments dans le potager, il est indispensable de se laver les mains. En effet, porter ses mains à la bouche sans les avoir lavées présente un haut risque de contamination.
• Si vous souhaitez manger du poisson cru, optez pour un produit surgelé ou procédé à la congélation de votre poisson afin de le déguster en tartare ou en sashimi. 
• Il est recommandé de ne pas consommer de fruits, de légumes et de baies sauvages sans les avoir préalablement lavés : ils peuvent contenir des résidus d'excréments.
• Penser à vermifuger son animal de compagnie si c'est un chien.
• L'ail est un vermifuge naturel qu'il est conseillé de consommer régulièrement.

Pour les infections à Hymenolepis nana, la prévention repose sur le dépistage de l'infection latente (infection sans signe clinique) dans l'entourage d'un malade.

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