Au premier stade de la maladie, les symptômes sont trompeurs et parfois même absents. Même lorsque l'infection devient chronique, l'hépatite C peut présenter des examens biologiques normaux. Cependant, 80 % des cas évoluent vers des formes chroniques dont 20 % sont susceptibles de développer une cirrhose vingt ans après leur contamination.
Une hépatite est une inflammation qui perturbe le fonctionnement du foie. Cet organe est le siège de près de 4 000 réactions chimiques complexes, assurant un grand nombre de fonctions vitales pour l'organisme :
- Synthèse de protéines essentielles, de cholestérol ;
- Participation à l'équilibre glucidique ;
- Participation au métabolisme des graisses ;
- Processus de détoxification, de filtration ;
- Synthèse des facteurs nécessaires à une bonne coagulation.
Une hépatite, en attaquant le foie, attaque donc des fonctions essentielles de l'organisme.
Un nain chez les virus.
On distingue les hépatites non virales (principalement dues à l'alcool) des hépatites virales. Parmi les six types (de A à G), l'hépatite C est l'objet d'une préoccupation croissante.
Mais à quoi ressemble le virus responsable de cette maladie ? Le virus de l'hépatite C (VHC) appartient au groupe des Flaviviridae, comme le virus de la diarrhée bovine ou celui de la fièvre jaune.
Sa taille est extrêmement petite, même pour un virus : il ne mesure qu'une cinquantaine de nanomètre (10 -9) de diamètre. Pour obtenir une distance d'un mètre, il faudrait mettre bout à bout 20 millions de virus !
Mais un ennemi redoutable !
Via la circulation sanguine, il est conduit jusqu'au foie où il se fixe sur les hépatocytes (principales cellules du foie). Une fois à l'intérieur de ces cellules, il exploite la machinerie cellulaire pour fabriquer un grand nombre de virus, qui iront à leur tour infecter d'autres hépatocytes.
Pourquoi notre système immunitaire ne peut-il venir à bout de cet intrus ? L'information génétique du VHC est contenue sous forme d' ARN et non d' ADN. L'instabilité de la molécule d'ARN lui confère la faculté de changer très fréquemment, si bien que l'organisme ne peut en venir à bout. Dès qu'il parvient à en combattre une forme (ou génotype), le virus en adopte une autre...
On compte six formes différentes du génome de l'hépatite C et 15 sous-types, dont le nombre de malades par rapport à la population totale varie en fonction de la zone de contamination.
Ainsi, la production d'anticorps contre le VHC ne produit malheureusement pas d'immunité. De plus, chaque virus peut se reproduire des centaines ou des milliers de fois. En conséquence, chez 80 % des personnes infectées, la maladie devient chronique.On estime que les patients infectés produisent mille milliards de virus par jour.
Le foie : victime et bourreau
Le foie est donc le principal site de production de virus mais également leur principale victime. Les hépatocytes infectés présentent à leur surface des protéines virales détectées par le système immunitaire, qui les détruit impitoyablement. mais pas suffisamment rapidement pour mettre fin à l'infection. Cette réaction entraîne des lésions inflammatoires, qui si elles persistent peuvent induire une destruction massive des cellules du foie ou "fibrose" et dans certains cas provoquer une cirrhose.
Découvrez notre lexique de gastro-entérologie dans notre dictionnaire médical