9 indices que votre proche souffre de troubles du comportement alimentaire
Souvent bien cachés par les personnes qui en souffrent, les troubles du comportement alimentaire peuvent être repérés grâce à plusieurs indices. Diététicienne-nutritionniste, Alexandra Murcier vous présente ces signes qui pourraient vous laisser penser que votre proche souffre de TCA.
L’origine des TCA peut être variée. Ces troubles peuvent se développer lorsqu’une personne traverse une période difficile au cours de sa vie. Toutefois, ils peuvent également être liés à des facteurs génétiques.
Votre proche fait du sport de manière excessive
Faire beaucoup de sport peut être un signe d’un trouble du comportement alimentaire. Selon la nutritionniste Alexandra Murcier : "Une personne qui souffre de troubles du comportement alimentaire pratique une activité physique qui dicte ses décisions dans la vie de tous les jours. Par exemple, c’est le cas de certaines personnes anorexiques qui marchent énormément au cours de leur journée afin de perdre du poids. Il ne s’agit pas de faire du sport pour se faire du bien, s’aérer l’esprit mais vraiment pour compenser la nourriture ingérée".
Votre proche compte ses calories
Pour perdre du poids, il suffit de manger moins que ce que l’on dépense. Ainsi, pour atteindre leur objectif et se repérer, de nombreuses personnes comptent leurs calories. Cependant, cette méthode représente un risque car peut très vite tourner à l’obsession et compter ses calories avant de manger devient alors un autre signe que votre proche souffre de TCA. La nutritionniste explique : "Une personne souffrant de TCA est anxieuse à l’idée de manger donc elle compte ses calories lorsqu’elle prépare ses repas afin de tout contrôler".
Votre proche délaisse sa vie sociale
Un autre signe est que votre proche restreint sa vie sociale. En effet, d'après Alexandra Murcier : "Par peur de prendre du poids, il va refuser certaines invitations, au restaurant par exemple. S’il y va, il se sent coupable d’avoir mal ou trop mangé". Au fur et à mesure, son obsession avec la nourriture lui fait perdre sa liberté décisionnelle. La personne évite les repas de famille ou entre amis qui l’obligerait à manger des aliments "mauvais" en grande quantité. Si elle participe à ces repas, elle aura tendance à demander des aliments sains voire à tenter de convertir ses proches à son mode de vie qu’elle juge comme plus équilibré. Ainsi, en fuyant ce type de moments, le risque est que votre proche se renferme sur lui-même et qu’il développe davantage d’anxiété voire des troubles comme la dépression.
Votre proche fait de la dysmorphophobie
La dysmorphophobie désigne le fait de ne pas se voir comme on l’est vraiment, et de manière négative. D’après la nutritionniste : "Cela arrive par exemple lorsqu’on a perdu beaucoup de poids mais qu’on ne s’en rend pas compt". Une personne souffrant de TCA se préoccupe constamment et démesurément de son image et de son poids, en accentuant sa perception de ses défauts, sans vraiment se rendre compte de la réalité. Cette vision négative peut alors affecter son comportement.
Votre proche veut à tout prix évacuer la nourriture de son corps
Que ce soit en se faisant vomir ou en utilisant des laxatifs, votre proche est obsédé à l’idée d’évacuer la nourriture qu’il a ingérée et pour cela il opte pour des méthodes drastiques. Pour cela, il/elle peut mettre en place des stratégies pour dissimuler ces pratiques. Dans ce cas, votre proche est victime de boulimie.
Votre proche a besoin de manger pour gérer ses émotions
La nourriture permet également à la personne qui souffre de troubles alimentaires de gérer ses émotions. Il ne s’agit pas de manger pour répondre à un besoin physiologique mais plutôt pour répondre à un besoin émotionnel, dans le but d’apaiser une émotion négative comme la tristesse, la colère ou le stress. La nourriture peut alors permettre à votre proche de se consoler.
Votre proche mange dans l’urgence, de manière incontrôlée
En plus de manger selon ses émotions, votre proche a besoin de le faire dans l’urgence et de manière incontrôlable. Selon l’experte Alexandra Murcier : "On peut parler de crises d’hyperphagie, ce qui consiste à manger en très grande quantité, sans ressentir la satiété ; ou bien de crises de boulimie, qui se traduit par le besoin de manger énormément sur une durée très courte, avec ou sans vomissements. Il est d’ailleurs possible que votre proche craigne ces crises et que ce sentiment augmente son anxiété".
Votre proche se pèse fréquemment
Votre proche a besoin d’avoir un contrôle sur son poids. Il se pèse donc quotidiennement, voire plusieurs fois par jour. La balance devient pour lui un outil obsessionnel et addictif au lieu d’être simplement fonctionnel. Se peser peut provoquer chez votre proche de la honte ou de la colère lorsque le chiffre ne convient pas à l’objectif qu’il s’était fixé. De plus, il peut développer de l’anxiété à l’idée que le poids puisse remonter, accompagné d’un jugement négatif de soi en se disant qu’il est incapable et qu’il aurait pu mieux faire.
Se peser aussi souvent est loin d'être une habitude saine, notamment car le poids n’est pas révélateur de la bonne santé de quelqu’un et que plusieurs corps au même poids n’auront pas nécessairement la même apparence.
Votre proche n’a plus ses règles
"Pour une femme, l’aménorrhée est un signe qui ne trompe pas et qui témoigne qu’elle souffre probablement de troubles du comportement alimentaires", précise Alexandra Murcier. En effet, l’absence de règles peut survenir à cause d’une restriction calorique, de vomissements fréquents, d’une pratique intensive de sport, d’un haut niveau de stress ou encore de carences. Cependant, toutes les personnes atteintes d’anorexie ne souffrent pas systématiquement d’aménorrhée, et comme on l’a vu il est loin d’être le seul indice révélant un trouble du comportement alimentaire.
Que faire pour aider un proche qui souffre de troubles du comportement alimentaire ?
Selon la nutritionniste Alexandra Murcier : "Pour aider une personne qui a des TCA, il faut la déculpabiliser, lui en parler sans faire de comparaisons ou de jugements. Il ne faut surtout pas la forcer à manger ! Le meilleur moyen de l’aider, c’est surtout de l’orienter vers un professionnel de santé compétent et cela rapidement. En effet, il faut éviter de chroniciser une pathologie car une fois qu’elle est installée, il est encore plus difficile de l’arrêter".