Café : la fin d'une mauvaise réputation ?
Cause de migraines, d'anxiété, d'acidité gastrique, voire de fausses couches... le café est parfois accusé de tous les maux. Pourtant de nombreuses études révèlent qu'il aurait au contraire un effet protecteur face au diabète, au cancer et à certaines formes de démence. Des études présentées en Colombie montrent que cette boisson n'est plus la cause de tant de maux.
Vu par beaucoup comme le “méchant“, coupable d'innombrables malaises, le café compte en fait plus d'effets positifs que négatifs, selon des experts internationaux venus à Bogota pour un salon spécialisé qui s'est achevé le week-end dernier.
Les 1001 vertus du café
Ainsi Jaakko Tuomilehto, professeur de Santé publique à l'Université d'Helsinki, a déclaré à l'AFP que “plus on boit de café et plus on réduit le risque de diabète“.
“Il est prouvé que deux à trois tasses par jour réduisent le risque de diabète de 10%“, précise encore ce Finlandais, dont le pays est l'un des plus grands consommateurs de café du monde, en citant des études réalisées sur plus de 50.000 personnes.
Le petit noir a d'autres qualités: “Il prévient diverses maladies neurologiques comme Parkinson et la démence“, ajoute M. Tuomilehto, qui est aussi membre de la Société internationale sur l'hypertension et la Société européenne de cardiologie.
L'image du café, dont la Colombie est le quatrième exportateur mondial, s'améliore encore quand on sait que grâce à lui “il y a moins de risque de développer un cancer du foie“, ajoute pour sa part le Dr Jorge Chavarro, professeur de Nutrition et d'Épidémiologie à l'université de Harvard aux Etats-Unis.
M. Chavarro, qui conseille notamment l'agence américaine Food and Drug Administration (FDA), rappelle que “pendant très longtemps, le café a été considéré, dans l'imaginaire populaire, comme intrinsèquement mauvais“. Mais “concernant la majorité des maladies étudiées, le café n'en augmente, ni n'en diminue le risque. Et pour beaucoup, la preuve en est qu'il a des effets bénéfiques“, ajoute-t-il, en se basant sur des publications parues dans diverses revues spécialisées, dont l'European Journal of Medicine.
Des études ont également révélé un lien entre le café et une moindre incidence de la maladie d'Alzheimer ou de la sclérose en plaques. Des travaux de chercheurs de l'Université de Harvard en 2011 montraient une réduction de 20% du risque de dépression chez les femmes buvant au moins quatre tasses par jour de café décaféiné.
Fin de la controverse autour du café ?
La consommation de café, s'il n'est pas filtré, peut cependant augmenter le taux de cholestérol dans le sang. “Des enquêtes effectuées dans les années 80 ont montré que les buveurs de café ont un cholestérol plus élevé que les non consommateurs“, admet M. Tuomilehto. Mais il ajoute que les composants qui provoquent cet effet sont annulés avec le café filtre car “ils restent“ dans le papier.
Qu'il fasse maigrir ou provoque des fausses couches n'est en revanche pas prouvé, selon ces deux chercheurs. Il n'empêche que, dans le doute, nombre de femmes enceintes cesse d'en consommer.
“La plupart des personnes qui modifient leur consommation de café pendant la grossesse le font parce qu'elles ont des nausées, qui sont elles un signe de bon diagnostic“ pour le foetus, affirme M. Chavarro.
L'obscur élixir peut toutefois provoquer tachycardie, insomnie, anxiété, hypertension temporaire et même transpiration et diarrhée, des “effets envers lesquels une majorité de gens développement une tolérance“.
Il appartient à chacun de déterminer la dose de café qui lui convient car “nous avons tous des façons différentes de le tolérer. Certains en tolèrent beaucoup, d'autres très peu“, selon M. Tuomilehto, qui souligne qu'“une quantité modérée est toujours ce qu'il y a de mieux“.
Un article publié dans la revue Science en 2013 recommande ainsi un maximum de quatre tasses par jour. Selon l'un de ses co-auteurs, l'expert Carl Lavie, “le débat sur les effets du café n'est pas terminé, des études suggérant sa toxicité, d'autres ses effets bénéfiques“.
En février 2015, un comité d'experts indépendants du gouvernement américain qui fait des recommandations tous les cinq ans pour le guide diététique aux Etats-Unis, avait conclu que la plupart du temps le café n'était pas néfaste pour la santé, une première.
AFP/Relaxnews
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