Les boissons végétales sont-elles vraiment bonnes pour votre santé ? L'OMS répond
L’organisation mondiale de la santé alerte sur les dangers potentiels des boissons végétales, telles que le lait de soja et d'avoine. Très en vogue, elles pourraient pourtant contribuer à une carence en iode, en particulier chez les femmes enceintes.
Une tendance inquiétante, en particulier pour les femmes enceintes
Les boissons végétales comme le lait de soja, de coco et d'avoine sont de plus en plus populaires en Europe. Cependant, l'organisation mondiale de la santé (OMS) avertit que la substitution de ces boissons aux produits laitiers traditionnels peut entraîner une carence en iode.
Le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a souligné que cette tendance est particulièrement préoccupante pour les femmes enceintes, dont les besoins en iode sont accrus pour assurer un développement sain du fœtus. "L’évolution vers la consommation de produits laitiers à base de plantes, en particulier chez les femmes, qui présentent déjà un risque plus élevé de carence en iode et de maladies thyroïdiennes que les hommes, est préoccupante pour leur nutrition en iode, surtout dans les pays qui dépendent du lait comme source d’iode, car la plupart des produits laitiers n’en contiennent pas", a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.
L’importance des produits laitiers iodés
Les produits laitiers, en particulier ceux enrichis en iode, jouent un rôle crucial dans notre apport quotidien en iode. En Europe, les animaux d’élevage consomment des aliments enrichis en iode, ce qui se reflète dans les produits laitiers qu'ils produisent. Substituer ces produits par des alternatives végétales peut provoquer une carence en iode, avertit l'OMS.
Selon le rapport de l’OMS, seulement 9 % du sel contenu dans les produits alimentaires transformés en Allemagne et 34 % en Suisse sont iodés.
Carence en iode : des risques à ne pas négliger
Au-delà du symptôme visible du goitre, c’est-à-dire une grosseur ou une hypertrophie observées à l’avant du cou et causées par un gonflement de la thyroïde, la carence en iode augmente également la fréquence des troubles thyroïdiens évitables, tels que les nodules thyroïdiens, le goitre multinodulaire et l’hyperthyroïdie, en particulier chez les adultes et les personnes âgées. Quand elle n'est pas soignée, l’hyperthyroïdie augmente le risque d’arythmie cardiaque, d’insuffisance cardiaque, d’ostéoporose, d’issue défavorable de la grossesse et de troubles cognitifs chez les personnes âgées.
Le docteur Gauden Galea de l’OMS/Europe a souligné la nécessité de politiques pour l'utilisation de sel iodé dans les aliments transformés. L’ANSES met également en garde contre les effets de cette carence, notamment pour les femmes enceintes, chez qui un apport insuffisant peut perturber le développement cérébral du fœtus et des jeunes enfants.
NON aux régimes, OUI à WW !
Les recommandations de l'OMS
Pour éviter ces risques, l’OMS recommande de maintenir une consommation adéquate d’aliments riches en iode, comme le sel iodé et les produits laitiers. Le docteur Werner Schultink du Réseau mondial pour l’iode souligne les coûts économiques et sanitaires de cette carence, insistant sur la nécessité d’enrichir en iode le sel et les produits laitiers de substitution.