Ce qui se passe dans mon corps quand je perds du poids
Perte de graisse, de muscles, d’eau et même de toxines… Que se passe-t-il au juste dans notre corps lorsque nous nous délestons de quelques kilos ? Décryptage
Votre balance est catégorique : vous avez perdu du poids ! Une bonne nouvelle pour bon nombre d’entre nous… Mais que se cache-t-il derrière cette "perte de poids" ? Pas uniquement une perte de graisse, c’est certain !
Les pertes hydriques
Notre corps est composé à plus de 60 % d’eau… Lorsque l’on perd du poids, on perd ainsi inéluctablement de l’eau. Celle-ci sera essentiellement éliminée de notre organisme par l'urine, mais également par la transpiration. La sueur demeure ainsi composée à 99 % d’eau !
Les pertes de graisse
Rassurons-nous, "perdre du poids" signifie aussi "perdre de la masse grasse"… Cette graisse est stockée dans des cellules appelées les "adipocytes" ou "cellules adipeuses". Ensemble, elles forment le tissu adipeux. La perte de masse grasse résulte de l’oxydation de ces cellules… Maigrir ne permet pas de diminuer le nombre de cellules présentes dans le tissu adipeux… mais de réduire leur volume ! Ainsi, qu’importe le nombre de kilos perdus, le nombre de cellules restera le même… Elles seront simplement plus petites ! "En cas de prise de poids, les adipocytes vont dans un premier temps prendre du volume, pouvant atteindre jusqu’à 40 à 50 % de leur volume initial. Un mécanisme qui demeure réversible. Seulement, dans un second temps, ces cellules peuvent être amenées à se multiplier… Et là, même avec une importante perte de poids, cela demeure irréversible : le nombre de cellules qui composent votre tissu adipeux ne pourra plus diminuer !", précise le Docteur Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. Aussi, plus les cellules qui composent votre tissu adipeux seront nombreuses, plus grand sera le risque de reprise du poids ! Alors prenez garde aux importantes variations de poids : elles dérèglent et mettent à mal votre tissu adipeux, en multipliant notamment le nombre de cellules qui le composent…
Les pertes de toxines
Perdre du poids permet également de se débarrasser de nombreuses toxines… Qu’elles proviennent de l'environnement ou de l'alimentation, bon nombre de toxines sont en effet stockées dans les cellules graisseuses. "Lors de la perte de poids, ces toxines vont être libérées dans la circulation sanguine puis éliminées de l’organisme par le foie ou les reins", explique Dr Cocaul.
Les pertes musculaires
"Perdre du poids" signifie inéluctablement "perdre du muscle". Un point plutôt négatif cette fois… Car la masse musculaire s’avère être un précieux allié, notamment dans le maintien de notre poids de forme sur le long terme : elle a la capacité d’augmenter le métabolisme de repos (ou métabolisme de base) qui représente en moyenne 60 à 70% des dépenses totales ! Résultat : nous brûlons davantage de calories au repos… "Perte de masse musculaire" demeure ainsi synonyme de "métabolisme de repos diminué"… Et cela peut nous coûter cher sur la balance !
Prenez garde : la perte de masse musculaire demeure amplifié par les régimes trop restrictifs et qui n’agissent pas à la fois sur les apports et les dépenses !
Le saviez-vous ? Les hommes ont un métabolisme de base plus élevé que les femmes… Ils brûlent ainsi davantage d’énergie au repos. La raison ? Leur compostions corporelle : ils possèdent davantage de masse maigre (muscles) et moins de masse grasse (graisse) que les femmes !
Régimes restrictifs : attention aux variations hormonales !
Vous avez faim et ne parvenez pas à vous sortir cette idée de la tête ? Les régimes restrictifs peuvent en effet affoler vos hormones directement impliquées dans le mécanisme de la faim. "Ces variations hormonales surviennent extrêmement rapidement après un régime trop restrictif… Deux hormones sont principalement concernées : la ghréline et la leptine. La première est une hormone qui stimule l’appétit : elle est essentiellement produite par l’estomac lorsque celui-ci est « vide ». La seconde est sécrétée directement par les cellules graisseuses : elle favorise la satiété et booste notre métabolisme", souligne Dr Cocaul. Ces deux hormones sont en contact constant avec notre cerveau, lui dictant de manger… ou non !
Plusieurs études ont démontré que les régimes trop restrictifs (qui comportent notamment d’importantes restrictions caloriques et des évictions de certaines familles d’aliments) entraînent une augmentation du taux de ghréline (l’hormone stimulant l’appétit) et une diminution du taux de leptine (l’hormone satiétogène). Ces régimes demeurent ainsi inéluctablement associés à un fort taux d’échec puisqu’ils nous poussent à manger plus… Résultat : À terme, nous reprenons les kilos perdus, voire davantage… C’est le fameux "yoyo pondéral" !
Les spécialistes ont mis en lumière les effets délétères pour la santé des régimes trop restrictifs et des pertes de poids brutales et drastiques. "Le rythme de perte de poids raisonnable est de l’ordre de 2 kilos par mois, soit 500 grammes par semaine", souligne Dr Cocaul, médecin nutritionniste. Une perte de poids modérée (de l’ordre de 5 à 10 % du poids de départ) demeure notamment associée à une amélioration des paramètres sanguins (tels que la glycémie ou les triglycérides) ainsi qu’à une diminution de la pression artérielle…
Si vous souhaitez perdre du poids, sachez que la meilleure option est de vous faire accompagner par un professionnel de santé.