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  • Stop aux fausses idées sur les antidépresseurs ! Les 5 mythes à ne plus croire selon une experte

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    5 mythes sur les antidépresseurs que vous devriez arrêter de croire

    Prendre des antidépresseurs est une option qui fait naître beaucoup de questions. Pourtant dans certaines indications, ils sont nécessaires pour reprendre pied. Pour The Conversation, Natalina Salmaso, psychologue clinicienne et chercheuse en neurobiologie revient sur 5 mythes les concernant.

    Se voir prescrire des antidépresseurs n’est pas anodin, mais c’est une aide médicale qui peut vous tirer d'affaires, lorsque vous êtes touché par une dépression sévère (toujours en association avec une psychothérapie). Pour autant, les antidépresseurs jouissent d’une mauvaise réputation. Compte tenu de l’augmentation des taux d’anxiété et de dépression, la psychologue et chercheuse en neurobiologie, Natalina Salmaso, s’est attachée à combattre les idées fausses sur ces médicaments.

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    Je suis plus fort si je traverse cela sans médicaments

    Vous pouvez être une personne incroyablement forte psychologiquement au quotidien, cela ne signifie pas que vous pourrez vous passer d’une aide. Si vous souffrez de dépression, votre cerveau ne réagira plus de la même manière. Il devra donc "guérir" avant que vous puissiez espérer qu’il fonctionne comme avant la dépression. "Surmonter une dépression, c’est comme "surmonter" une jambe cassée. Vous pouvez être un haltérophile extrêmement fort, mais si votre jambe est cassée, vous ne pouvez pas l’utiliser de la même manière" illustre avec justesse l’experte.

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    Je dépendrai des antidépresseurs pour être heureux

    L’idée est fausse. Les antidépresseurs ne rendent pas les gens heureux : ils leur permettent de vivre toutes leurs émotions de manière appropriée et équilibrée. Les antidépresseurs n'offrent pas de soulagement immédiat des symptômes ni l’illusion de bien-être. Il faut quatre à six semaines pour qu'ils fassent pleinement effet. Cependant, ils constituent un traitement à long terme (généralement au moins un an) et curatif, un peu comme la chimiothérapie pour certains types de cancer.

    "En fait, la plupart des études montrent que si vous prenez des antidépresseurs pendant un an avant d’arrêter de les prendre, la majorité des personnes ne rechutera pas. Cela signifie que vous devrez probablement les prendre pendant une certaine période pour maintenir les effets, mais ces effets persisteront souvent longtemps après l’arrêt de la prise" précise l'experte.

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    Les médicaments changeront ma personnalité

    Contrairement à ce qu’on peut penser, les antidépresseurs ne font pas planer les gens et ne changent pas votre personnalité. Ils vous permettent de voir les choses d’un point de vue plus équilibré. "J’ai entendu un jour un patient décrire la prise d’antidépresseurs de manière très simple : ‘Je vois toujours les mêmes choses bonnes et mauvaises, mais lorsque j’étais déprimé, je semblais ne prêter attention qu’au mauvais et maintenant je prête également attention au bon’" déclare l'experte.

    Je vais devenir accro

    Les antidépresseurs pris conformément à la prescription ne créent pas de dépendance et présentent un faible risque d’abus, maintient l’experte. Contrairement aux opioïdes par exemple, les antidépresseurs ne sont pas connus pour rendre accro. Certes, ils peuvent causer des symptômes de sevrage tels que des maux de tête ou des nausées lors d’un brusque arrêt, mais ceux-ci sont généralement de courte durée et peuvent être minimisés en diminuant progressivement le traitement.

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    Les médicaments ne doivent être utilisés qu'en dernier recours

    Réserver les antidépresseurs aux seuls cas extrêmes n'a pas de sens pour plusieurs raisons. D'abord, c'est une question de qualité de vie : la dépression fait mal. Elle nuit à la personne qui en souffre ainsi qu'à son entourage, son lieu de travail, etc. Les répercussions financières attribuées à la dépression en termes de nombre de journées de travail manquées par exemple, sont énormes. Pour lutter contre cela, il existe aujourd’hui des médicaments qui peuvent aider, qui ne créent pas de dépendance et qui sont disponibles depuis suffisamment longtemps pour que les effets à long terme après le traitement aient été étudiés.

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    Rappelons également que la dépression est également associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire. Alors pourquoi ne pas envisager de traitement si cela s’avère nécessaire ? Pourquoi vivre avec la dépression ?

    Traiter la dépression, un sujet délicat

    Mettre fin à ces mythes sur les antidépresseurs ne signifie pas pour autant "inciter" chaque personne en crise à prendre ses médicaments. Contrairement à l’idée que l’on s’en fait, ce n'est d’ailleurs pas le cas de la France, qui compte désormais dans la moyenne basse des pays prescripteurs de l’OCDE.

    "Je ne dis pas que toutes les personnes souffrant de dépression devraient prendre des médicaments. Bien entendu, il s’agit d’un sujet à discuter avec votre médecin et il peut y avoir des raisons pour lesquelles cela pourrait être une bonne ou une mauvaise option pour vous" souligne la psychologue.

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    Comme tout traitement, les antidépresseurs ont des effets secondaires et peuvent présenter des risques pour certains patients. Dans le cadre d’une thérapie, si vous constatez une amélioration, n’hésitez pas à continuer, la case antidépresseur n’a pas à être cochée. "Mais si vous rencontrez des difficultés et que vous hésitez à prendre des médicaments à cause des mythes sur la réticence aux antidépresseurs, vous devriez peut-être reconsidérer votre décision et discuter de cette possibilité avec votre médecin" estime l'experte.

    Par ailleurs, les médicaments antidépresseurs ont beaucoup évolué depuis la première génération et la médecine dispose désormais de données sur les effets à long terme et les fonctions sous-jacentes de ces molécules sur plusieurs années. En parler ouvertement et sans crainte avec votre médecin peut ainsi vous permettre de prendre des décisions de prise en charge éclairées.

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