Huiles essentielles : précautions et contre-indications
Les huiles essentielles ne sont pas des produits anodins. Certaines précautions d’emploi s’imposent, et il existe également des contre-indications, particulièrement pour les enfants et les femmes enceintes.
Les huiles essentielles s'utilisent avec précaution, car leur emploi n’est pas un acte anodin.
Les précautions d’emploi des huiles essentielles
Sur la forme, certains modes d’application des huiles essentielles exigent des précautions. C’est particulièrement le cas de la prise par voie orale. Il est en effet nécessaire, d’une part de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé et d’autre part de diluer fortement l’huile choisie sur un comprimé neutre, un morceau de sucre, dans du miel ou de l’huile végétale. D’une manière générale, chaque huile essentielle peut être utilisée de différentes façons, mais tous les modes d’application (cutanée, bain, diffusion, voie orale…) ne conviennent pas à toutes les huiles essentielles. La première précaution consiste donc à se renseigner avant toute utilisation.
Sur le fond, les huiles essentielles contiennent par définition des composés actifs qui sont susceptibles d’entrer en interaction avec un traitement médicamenteux. Une personne qui prend des médicaments doit donc absolument avoir un avis médical avant de les utiliser.
Certaines huiles essentielles comportent des composants particuliers qui nécessitent de prendre des précautions. Ainsi, les huiles dites dermocaustiques (riches en terpènes, phénols et aldéhydes terpéniques) peuvent se révéler irritantes, particulièrement pour les peaux sensibles. C’est le cas des huiles essentielles de basilic sacré, de cannelle de Ceylan, de girofle et de citronnelle, entre autres. De même, les huiles essentielles photosensibilisantes interdisent toute exposition au soleil durant une période de quatre heures après leur utilisation. Il s’agit, par exemple, des huiles d’agrumes, d’angélique ou de bergamote.
Si des huiles essentielles présentent de forts risques d’allergie (achillée millefeuille, mélisse, cyprès…), il est prudent, dans tous les cas, d’effectuer un test cutané avant toute application : déposez quelques gouttes dans le pli du coude et patientez 24 heures pour voir si vous observez une réaction. Si tel est le cas, appliquez une huile végétale apaisante.
Pour avoir toujours une huile essentielle de qualité, des précautions s’imposent pour la conserver : les flacons doivent toujours être bien fermés et gardés à l’abri de la chaleur et de la lumière. Certaines huiles essentielles, telles celles d’agrumes, doivent être conservées au frais. Enfin, n’utilisez pas d’huile essentielle au-delà de deux ans après l’ouverture du flacon.
Les contre-indications des huiles essentielles
Pas d'injection !
L’utilisation des huiles essentielles est strictement interdite en injections, qu’elles soient intramusculaires ou intraveineuses. Ce n’est pas là la seule contre-indication liée à leur emploi.
Gare aux projections dans les yeux !
Ainsi, si une application sur les muqueuses requiert une très forte dilution, il faut également absolument éviter les yeux et leur contour. Une projection accidentelle pouvant toujours survenir, l’attitude à adopter dans ce cas est un rinçage à l’eau, suivi d’une application d’huile végétale. En cas de douleurs ou de vision trouble, il devient nécessaire de consulter un médecin.
Des contre-indications médicales
Les contre-indications des huiles essentielles portent également sur l’état physique des personnes qui souhaitent les utiliser. Elles concernent les patients sous traitement médicamenteux ou souffrant d’affections particulières. Ainsi, l’huile essentielle de romarin est-elle contre-indiquée aux personnes souffrant d’hypertension, l’huile essentielle de genévrier à celles atteintes d’une maladie rénale, celles de cyprès toujours vert ou de ciste ladanifère aux personnes qui prennent un traitement anticoagulant… Plus généralement, ceux qui souffrent d’allergies respiratoires ou d’asthme n’utiliseront pas d’huiles essentielles en inhalation.
Cas particulier (enfant, grossesse…)
D’une façon générale, les huiles essentielles sont fortement déconseillées aux enfants de moins de 3 ans, aux femmes enceintes ou en période d’allaitement, ainsi qu’aux personnes souffrant de troubles neurologiques tels que l’épilepsie. Ceci est particulièrement vrai pour les huiles les plus puissantes, celles contenant des cétones, qui présentent des risques abortifs et neurotoxiques. Parmi elles, citons l’anis vert, le curcuma, le cèdre de l’Atlas, l’eucalyptus (mentholé, globulus et à cryptone), la menthe verte et poivrée ou encore le romarin à camphre et à verbénone.
Pour ce qui est du mode d’utilisation, il faut également savoir que toute application cutanée est contre-indiquée aux enfants de moins de 7 ans de même que toute prise orale l'est aux enfants de moins de 10 ans.
Si vous avez des animaux, sachez enfin que certaines huiles essentielles sont fortement toxiques pour eux. Avec un chat par exemple (70 % des intoxications concernent nos amis félins), il convient d’éviter toute diffusion dans une pièce fermée. Toute intoxication va provoquer des troubles digestifs et nerveux, et nécessiter une visite en urgence chez le vétérinaire. En outre, certaines huiles sont vraiment dangereuses pour lui, notamment l'huile essentielle de tea tree, dont l'ingestion est mortelle.