Plus de 650 personnes intoxiquées par l’eau du robinet en Haute-Loire. Comment vérifier la qualité de l’eau ?
Plus de 650 cas de gastro-entérite ont été détectés en une semaine dans deux communes de Haute-Loire. L'enquête en cours cible l’eau courante. Que s’est-il passée et comment s’assurer que l'eau du robinet est potable ?
Le 2 septembreen Haute-Loire, 656 personnes se sont plaintes simultanément de troubles digestifs (nausées, diarrhées, vomissements…) et gastro-entérites dans deux communes : Saint-Didier-en-Velay et La Séauve-sur- Semène, soit 13% de la population. Le fait a été rendu public hier, 12 septembre, par la préfecture et l’agence régionale de santé (ARS).
Une contamination de l’eau encore indéterminée
Le trait commun aux nombreuses victimes ? Elles ont toutes bu de l’eau du robinet, (comme d’habitude). Un fait confirmé par l’ARS qui a mené une enquête entre le 3 et le 10 septembre. "Le nombre important de personnes malades ayant pour seule exposition la consommation de l’eau distribuée [dans ces communes] oriente vers l’hypothèse d’une contamination du réseau d’eau", explique le rapport produit. Plusieurs répondants ont par ailleurs perçu un problème de qualité de l’eau distribuée (couleur, goût ou odeur anormaux) pendant la dernière semaine d’août.
L’origine de cette contamination reste cependant un mystère à ce jour. Contactée par France Info, Veolia assure travailler avec les services de l'État afin de trouver l'origine d'une éventuelle pollution. Des analyses sont en cours pour identifier le ou les germes à l’origine de cette épidémie. Mais des analyses effectuées depuis montrent “des résultats conformes”. L’eau “peut être consommée en toute sécurité”, assurent l’ARS et la préfecture, qui conseillent toutefois le respect de certaines règles d’hygiène, comme le lavage des mains.
Qui contrôle l’eau que nous buvons ?
En France, l’eau du robinet est pourtant l’un des aliments les plus contrôlés, “de la ressource en milieu naturel jusqu’au verre d’eau sur notre table” assure l’ARS Ile-de-France sur son site. Le contrôle sanitaire est piloté par l’Agence régionale de santé (ARS) et assuré par des laboratoires agréés par le ministère de la santé, qui s’assurent que certaines substances habituellement rencontrées dans les eaux respectent les seuils de qualité établis à l’échelon européen.
Pour surveiller au plus près l’eau que nous buvons, une campagne annuelle de prélèvements est effectuée au niveau de la ressource (forages, prises d’eau de surface, puits), au niveau des stations de production et de traitement (en sortie de station de traitement) et sur les réseaux de distribution d’eau. Chaque année, l'ARS établit alors un bilan appelé "Infofacture" qui présente les caractéristiques et la qualité sanitaire de l’eau distribuée au robinet pour chaque unité de distribution pour l’année écoulée. Des enquêtes sont toutefois diligentées en cas d’événement sanitaire.
Comment s’informer sur la qualité de son eau ?
En théorie, la réglementation prévoit que les consommateurs puissent bénéficier d’une information transparente sur la qualité de leur eau potable. Celle-ci se trouve :
- En mairie, grâce aux bulletins ou aux synthèses des analyses du contrôle sanitaire des eaux que lui transmet l’ARS ;
- Sur sa facture d’eau où l’abonné reçoit annuellement une synthèse, “l’infofacture” précédemment citée, sur la qualité de l’eau qui lui a été délivrée l’année précédente.
- Le site internet du ministère de la santé www.eaupotable.sante.gouv.fr permet également d’accéder aux résultats du contrôle sanitaire de l’eau du robinet, commune par commune, au fur et à mesure de leur disponibilité.