Le clitorisme : définition, causes et traitement de ce trouble gynécologique
Le clitoris est au cœur de la jouissance des femmes. Mais ce précieux organe peut connaître bien des désordres : douleurs, perte de sensibilité ou au contraire hypersensibilité… A l’origine de ces troubles, les facteurs sont multiples et des solutions existent. Tour d’horizon avec Odile Bagot, gynécologue obstétricienne.
Le clitoris : où se trouve-t-il (anatomie), à quoi sert-il, comment le trouver ?
Le clitoris est un organe sensible sont la fonction principale est l'excitation et le plaisir sexuel. Centre de contrôle de nos orgasmes, il faut apprendre à le manier avec douceur. Pour mieux le comprendre, voici une mini-leçon d'anatomie. Constitué d’un corps caverneux, le clitoris, en particulier les bulbes vestibulaires, se "gorgent" de sang (afflux sanguin) dès que le clitoris est stimulé. Les bulbes s'étirent jusqu'aux grandes lèvres. Le clitoris grandit et gonfle, devient turgescent, comme un pénis masculin miniature, en quelque sorte. En effet, le clitoris et le pénis ont une caractéristique commune : ils ont la même origine embryonnaire. Ce n'est que vers la 8e semaine de grossesse que l'organe masculin se distingue de l'organe féminin. On parle alors d'érection du clitoris. Les parois du vagin gonflent elles aussi : les bulbes possèdent en effet des tissus érectiles, qui reçoivent cette information, par les racines du clitoris. Les seuils d’excitabilité de cet organe sont très variables et peuvent aller de l’absence de sensation à l’hyperexcitabilité.
Définition du clitorisme : qu'est-ce que l'érection douloureuse chez la femme ?
Le clitorisme est un trouble féminin méconnu. Il s'agit d'une pathologie gynécologique qui se caractérise par une érection du clitoris douloureuse, non-volontaire, se produisant hors excitation sexuelle. Le clitorisme est en quelque sorte le priapisme, situation pathologique dans laquelle l'érection du pénis chez l'homme dure plusieurs heures.
Les causes des douleurs du clitoris : pourquoi j'ai mal ?
Le clitoris est l’organe le plus sensible de tout le corps humain. Le clitoris est constitué également d’un gland (à l’identique d’un pénis), qui lui donne cette jolie appellation de "bouton de rose", une partie visible située aux extrémités antérieures des petites lèvres. Il est extrêmement riche en corpuscules de Krause, les capteurs de sensations de plaisir, jusqu’à 2 à 3 fois plus que le gland du sexe de l’homme. Il peut être douloureux quand on le stimule ; la douleur est comparable à une sensation de brûlure. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce phénomène.
La maladresse des caresses
La muqueuse qui est très fragile peut être traumatisée par des caresses maladroites. "La sensation douloureuse n’est pas normale, c’est un signal pour arrêter. Cela peut être due à une certaine brutalité, ou encore des ongles trop longs" précise le Dr Odile Bargot. Proposez-lui plutôt des gestes doux, entre effleurements et mouvements circulaires du plat des doigts sur toute la zone du clitoridienne. Le mouvement est large et enveloppe bien les zones les plus érogènes. Pour en savoir plus, découvrez notre dossier "Comment bien stimuler le clitoris ?".
La sécheresse vaginale
La caresse peut arriver trop "tôt" sur une peau sèche. Explication de notre expert : "La lubrification vient du vagin, elle doit être suffisamment importante pour humidifier la vulve et le clitoris". Ce qui demande, soit un peu de temps, soit un apport de salive. Sinon c’est un effet "peau sèche contre peau sèche" et le plaisir n’est pas au rendez-vous. La clé : un clitoris lubrifié subira moins de traumatismes.
L’utilisation de sextoy
Si les sextoys peuvent mener les femmes droit à l’orgasme clitoridien, ils peuvent aussi avoir des effets indésirables et provoquer une sensibilité douloureuse. "Cela arrive s’il n’est pas utilisé correctement sur un clitoris lubrifié" insiste la gynécologue. Le stimulateur clitoridien "vibrant" reste à utiliser avec parcimonie, surtout s’il est manié par le partenaire… d’autant plus en cas d’hypersensibilité. Pour conclure : c’est fragile un clitoris ! Il faut le manipuler avec délicatesse.
La ménopause
"Dans le cas de ménopause non traitée, la muqueuse est plus fragile, parce qu’elle manque œstrogènes, avec comme conséquence, une lubrification moins importante" rappelle notre expert. Ce n’est pas une fatalité. Utiliser un lubrifiant va permettre un frottement moins traumatisant et réveiller à nouveau le plaisir.
Le clitoris peut également être victime d'inflammation, d'irritations, de mycoses et autres bobos qui doivent faire l'objet d'une consultation. Pour en savoir plus, découvrez notre article sur "L'inflammation du clitoris".
Hypersensibilité du clitoris : pourquoi est-il très sensible ?
Une insensibilité chronique
Un manque de sensibilité se traduit par une absence d’excitabilité, quelle que soit la stimulation. Que ce soit avec une caresse buccale ou manuelle avec un partenaire, ou lors d’une masturbation, rien n’y fait ! "On peut parler alors d’anorgasmie", diagnostique le Dr Odile Bagot, gynécologue obstétricienne. Le point de départ est souvent d’ordre psychologique, avec des difficultés à se laisser aller au plaisir, quel que soit le contexte. "C’est très rare. Il s’agit d’une insensibilité primaire" poursuit la gynécologue. Consulter un sexologue est recommandé pour lever les inhibitions.
Une insensibilité contextuelle
Le clitoris n’est pas un simple petit bouton qu’il suffit de titiller, pour ouvrir les vannes de l’excitabilité. Un manque de sensibilité d’ordre "contextuel" est assez fréquent, a pu observer notre expert. Plusieurs facteurs peuvent entrer en cause, notamment un contexte d'excitation sexuelle inadaptée, en cas de "défaillance" ponctuelle. "Cela peut être un manque d’envie, une baisse de libido" poursuit la gynécologue. Le psychisme peut faire obstacle, que ce soit suite à un excès de stress ou par des pensées parasites. "Pour que ça fonctionne, il faut un minimum de lâcher prise, et une relation de confiance avec le partenaire" rappelle-t-elle. Par ailleurs, si ses gestes sont maladroits, l’excitation ne sera pas au rendez-vous. Dans ce cas, guider votre partenaire peut facilement régler le problème.
Une insensibilité après abstinence sexuelle
Au risque de frôler la familiarité, notre experte est formelle : "Le clitoris ne s’use que si l’on ne s’en sert pas !". De manière générale, des périodes de célibat, sans partenaire sexuel, vont avoir un effet négatif sur la montée d’excitabilité et le potentiel "plaisir" du clitoris. "En période de désert amoureux, il est préférable de pratiquer la masturbation, pour maintenir une certaine vitalité sexuelle" recommande Odile Bagot. Une stimulation régulière du clitoris permet d’éviter ces phases d’insensibilité lors de nouveaux rapports sexuels après abstinence. Toutefois, nous ne sommes pas toutes égales en matière de clitoris. Pour d’autres, une nouvelle rencontre risque, du fait de l’excitation liée à la reprise des rapports et de la nouveauté, de provoquer un orgasme prématuré par hyperexcitabilité.
Une forte sensibilité
Pour certaines femmes à la libido flamboyante, le taux d’excitabilité est très bas. Le temps de réactivité est souvent variable d’un rapport à l’autre, et selon le contexte. Toutefois, quand le désir est impérieux, l’orgasme peut parfois se déclencher très vite et facilement. Bonne nouvelle, selon notre expert : "Une forte sensibilité est un signe de bonne santé, et peut être la possibilité de viser le multiorgasme". Profitez-en, quelle chance !
Syndrome d’excitation génital permanent
Encore méconnu, le syndrome d’excitation génital toucherait environ 1 % des femmes. De quoi s’agit-il ? "C’est un état d’excitation, quasi orgasmique, presque permanent, dont le point de départ est clitoridien à 78%, ou vaginal" répond la gynécologue. Ce phénomène est souvent associé à une hyperactivité vésicale, à des varices pelviennes, ou encore au syndrome des jambes sans repos. "Il est surement sous-évalué, du fait de la honte qu’il entraîne. En effet, les femmes ont tôt fait de se cataloguer nymphomanes, ne sachant pas précisément ce qui leur arrive" ajoute Odile Bargot. Comment se manifeste-t-il ? Cette hypersensibilité du clitoris a lieu au moindre effleurement, que ce soit d’un pantalon trop serré, un trajet en bicyclette, ou la caresse d’un amant. "Il faut consulter, c’est souvent un problème d’ordre neurologique" recommande la gynécologue.
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