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  • Suspicion de botulisme : 5 hospitalisations à Tours, 600 bocaux de pesto potentiellement dangereux recherchés

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 4 min.
    en collaboration avec Dr Gérald Kierzek (Directeur médical)

    Pesto contaminé : cinq hospitalisations à Tours, 600 bocaux à risque et comment éviter cette toxine mortelle

    Cinq personnes sont en réanimation au centre hospitalier de Tours pour une suspicion de botulisme. Des boites de pesto à l’ail des Ours de la marque "O Ptits Oignons" sont soupçonnés d'en d'être à l'origine. 600 bocaux sont recherchés. Le Dr Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo, nous explique ce qu’est cette toxine dangereuse.

    Suspicion de biotulisme : cinq personnes en réanimation à Tours

    L’Agence régionale de Santé du Centre-Val-de-Loire a reçu, le 9 septembre 2024 le signalement de 5 cas probables de botulisme, faisant suite à un repas de famille et à la consommation de pesto à l’ail des Ours de la marque "O Ptits Oignons". Ces personnes qui présentaient des symptômes évocateurs de botulisme ont été prises en charge.

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    La priorité est donc de confirmer l'hypothèse du botulisme. Selon le communiqué du ministère de la Santé, "Les restes alimentaires de ce repas, et notamment le pesto à l’ail des Ours fabriqué par un producteur local, ont été envoyés à l’Institut Pasteur pour être analysés. Les résultats sont attendus dans les deux jours".

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    Informer pour réduire les risques de voir d'autres cas

    La Direction Départementale de la Protection des Populations d’Indre-et-Loire (DDPP) a constaté que les conditions artisanales de production du fabricant ne permettant pas de garantir la stérilisation des bocaux, et donc "un rappel de l’ensemble des bocaux fabriqués a donc été décidé immédiatement par précaution (toutes dates de fabrication, toutes dates limites d’utilisation optimale –DLUO)". Sur sa page Facebook, le producteur se dit "sincèrement désolé". "A la suite d’un cas de botulisme, le pesto à l’ail des ours que je produis est peut-être en cause (…). Actuellement, ce n’est pas confirmé mais une forte suspicion" écrit-il.

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    Toutes les conserves vendues par ce producteur (on évoque 600 produits) doivent être détruites. Elles ont été vendues lors des évènements suivants (département d’Indre et Loire) :

    • Fête des Plantes et du Printemps au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, du 30 mars au 1e avril 2024 ;
    • Fête « Nature en fête » au Château de Cangé à Saint-Avertin, les 13 et 14 avril 2024 ;
    • Foire à l’ail et au basilic à Tours, le 26 juillet 2024 ;
    • Festival de la tomate et des saveurs au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, les 7 et 8 septembre 2024.

    Compte tenu du temps d’incubation (de quelques heures à quelques jours) et du caractère grave de la maladie, les personnes qui auraient consommé ces produits sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter un médecin en cas de symptômes (troubles de la vision, difficultés à avaler, bouche sèche, difficultés à parler) en mentionnant cette alerte.

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    Les personnes qui détiendraient encore ces produits sont invitées à ne pas les consommer, à ne pas les ouvrir, et à les jeter.

    Le botulisme, c’est quoi ?

    Ces alertes sont toujours sérieuses pour le Dr Kierzek, urgentiste. “Le botulisme vient d'une infection par une bactérie, le Clostridium botulinum, qui est rarissime aujourd’hui, mais grave. Il s’agit d’une neurotoxine qui, si elle n'est pas traitée, entraîne une paralysie musculaire, et donc la mort à terme” évoque-t-il.

    Il existe ainsi 3 types de botulisme :

    • Le botulisme alimentaire “qui est lié à une toxine que l’on trouve dans des aliments mal conservés, comme des conserves bombées, des conserves de poissons… et qu’on ingère en consommant des aliments contaminés" ;
    • Le botulisme infantile qui est du à la colonisation de l’intestin par C. botulinum, notamment en ingérant du miel ou encore des poussières contenant des spores de C. botulinum. “Cette forme provoque chez le nouveau-né une anorexie, une altération des cris et une perte du contrôle de la tête, une constipation, puis une paralysie et une insuffisance respiratoire dans les formes graves” indique l’institut Pasteur sur son site.
    • Le botulisme par blessure est également possible lors de la contamination d’une plaie par C. botulinum comme dans le cas du tétanos. Ce botulisme est rare et se rencontre plus volontiers chez les personnes se droguant par injection.
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    Le botulisme est mortel dans 5 à 10% des cas.

    Quels sont les symptômes du botulisme ?

    Le botulisme se déclare après une incubation de quelques heures à quelques jours, en fonction du mode de contamination indique l’Institut Pasteur. En général, les personnes ayant partagé les mêmes aliments manifestent des symptômes identiques, mais avec une sévérité variable.

    • Des signes digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée) ;
    • Une atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue) ;
    • Une sécheresse de la bouche ;
    • Un défaut de déglutition voire d’élocution ;
    • Puis une paralysie des muscles.

    "Dans les formes avancées, ces symptômes évoluent vers une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires".

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    Comment soigne-t-on l’intoxication ?

    Pris à temps, il est toutefois possible de neutraliser l’infection. “Il existe une antitoxine botulique, qui permet de neutraliser la toxine” nous apprend le Dr Kierzek. La sérothérapie ne fonctionne cependant que si elle est administrée précocement, dans les 24 premières heures après l’apparition des symptômes.

    Les formes sévères peuvent aussi requérir des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. L’Institut Pasteur explique également que les antibiotiques n’ont aucune action sur la toxine botulique. “Ils sont en revanche nécessaires dans le cas du botulisme infantile, pour détruire la bactérie logée dans le tractus digestif du nourrisson.”

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    “L’essentiel repose sur la prévention” conclut notre médecin. En somme :

    • Ne pas consommer de conserve abîmées, ou bombées, d’aliments mal conservés ;
    • Séparer les aliments crus des aliments cuits ;
    • Faire bien cuire les aliments ;
    • Utiliser de l’eau et des produits sûrs ;
    • Ne pas donner de miel à un enfant de moins d’un an.


    Sources
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