Le cancer hormono-dépendant : définition, causes, traitement

Céline Desrumaux
Céline Desrumaux Journaliste santé
Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Diana Bello-Roufai (oncologue spécialiste des cancers féminins)

Le cancer hormonodépendant est le cancer du sein le plus fréquent. Nous parlons de cancer hormonosensible lorsque les hormones sont impliquées dans la prolifération des cellules cancéreuses. le point avec Dr Diana Bello-Roufai, oncologue spécialiste des cancers féminins à l'Institut Curie.

Qu’est-ce qu’un cancer du sein hormono-dépendant ?

Quelles sont les maladies tumorales hormono-dépendantes ?

Dans le cancer hormono-dépendant, les cellules cancéreuses se nourrissent des hormones. Les principaux cancers hormono-dépendants sont le cancer du sein chez la femme et le cancer de la prostate chez l'homme. Il existe un panel de maladies hormonales qui ne sont pas des cancers, comme le diabète ou l'hyperthyroïdie responsables de désordres hormonaux.

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Définition du cancer du sein hormonodépendant

Dans le cancer hormonodépendant, les cellules cancéreuses possèdent une quantité accrue de récepteurs qui captent les hormones, comme les œstrogènes. On dit que les cellules surexpriment ces récepteurs. "Dans le cas du cancer du sein hormono-dépendant, qui concerne environ 70 % des cancers du sein, la patiente présente une surexpression des récepteurs aux œstrogènes et potentiellement à la progestérone, explique le Dr Diana Bello-Roufai, médecin oncologue spécialiste des cancers féminins et cheffe adjointe du département d’oncologie médicale de l'Institut Curie. L'analyse immunohistochimique réalisée grâce à la biopsie permet de déterminer le type de cancer du sein dont souffre la patiente".

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Quels sont les autres types de cancer du sein (Her2, triple négatif...) ?

D'autres types de cancers du sein existent :

  • Le cancer du sein Her2 : les cellules cancéreuses surexpriment la protéine Her2 (environ 15% des cas) ;
  • Le cancer du sein Triple négatif : les cellules ne surexpriment ni les deux récepteurs hormonaux ni le récepteur Her2. Ce type de cancer du sein représente environ 15% des cas et un profil souvent plus agressif.

L’ensemble de ces cancers peuvent présenter différents niveaux d’extension :

  • Cancer du sein de stade précoce : localisation limitée au sein et éventuellement à des ganglions à proximité ;
  • Cancer du sein métastatique : les lésions migrent vers d'autres organes.
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Il existe également des lésions pré-cancéreuses appelées carcinome in situ qui peuvent également être diagnostiquées de façon précoce sur une mammographie.

Cancer le plus dangereux : quel est le type de cancer du sein le plus agressif ?

Plusieurs éléments définissent l’agressivité d’un cancer : la vitesse de prolifération des cellules cancéreuses, le grade, l’extension de la maladie et le type de cancer. "Le cancer du sein triple négatif est considéré comme étant le plus agressif, car c'est celui pour lequel nous observons le plus de rechutes au stade précoce, et pour lesquelles les options thérapeutiques pertinentes sont les moins nombreuses au stade métastatique. Néanmoins, en l'absence de récidive dans les deux années qui suivent le traitement curatif d’une maladie localisée, en général, les risques de récidives s'effondrent", rassure le Dr Bello-Roufai.

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"Les cancers hormono-dépendants, en revanche, peuvent récidiver de nombreuses années plus tard. Le cancer du sein à un stade avancé (cancer métastatique) est incurable : nous le traitons au long cours, nous le contrôlons avec les traitements, mais nous ne pouvons pas l'éradiquer".

Symptômes du cancer hormono-dépendant

Les cancers du sein surviennent souvent dans un contexte asymptomatique et sont donc diagnostiqués dans le cadre du dépistage. "Le dépistage est donc indispensable pour détecter la maladie le plus tôt possible. La maladie est à ses prémices, les lésions ne sont pas étendues et elle est facilement curable".

Lorsque le cancer du sein est symptomatique, les signes cliniques sont :

  • Douleurs dans le sein ;
  • Palpation du nodule : douloureux ou découvert lors de l'auto-palpation ;
  • Modification de l’aspect des seins : apparition d'un bombement, modification de la texture du sein (aspect de peau d'orange) ;
  • Mamelon qui se rétracte ou s'invagine ;
  • Écoulement mamelonnaire, sous forme de liquide inhabituel, parfois un peu sanguinolent.
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Cancer du sein hormono-dépendant chez la femme : traitement, pronostic et guérison

Comme le fait remarquer notre médecin oncologue, la prise en charge des cancers du sein a beaucoup évolué ces dernières années. "Depuis deux ans, nous pouvons proposer aux patientes des thérapies ciblées, administrées en association à l'hormonothérapie pour les maladies à plus haut risque."

En cas de cancer du sein hormono-dépendant, le geste chirurgical permet le retrait de la tumeur. La radiothérapie ou la chimiothérapie compléteront le traitement : la chimiothérapie est recommandée pour les maladies à haut risque et certaines maladies à risque intermédiaire. Des tests génomiques réalisés sur la tumeur et permettant d’évaluer le risque de récidive à 10 ans, peuvent permettre de mieux identifier les patientes peu susceptibles de bénéficier de la chimiothérapie, afin de ne pas les exposer à des toxicités inutiles. L'hormonothérapie est généralement proposée en fin de traitement, pour une durée d’au moins 5 ans afin d'éviter les récidives. "La radiothérapie préventive est systématique en cas de mastectomie partielle, et potentiellement indiquée dans certains cas de mastectomie complète."

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"Aujourd'hui, nous avons de nombreux outils permettant de déterminer de façon fine le niveau de risque des cancers du sein et leur sensibilité potentielle aux traitements. Ils permettent d’individualiser un maximum les traitements et de proposer une séquence thérapeutique adaptée à chaque patiente” précise le Dr Bello-Roufai.

Comment éviter une tumeur au sein ?

La prévention du cancer du sein passe par des mesures d'hygiène de vie, comme dans la prévention de nombreuses maladies : arrêt du tabac, modérer sa consommation d'alcool, manger sainement, pratiquer une activité physique...

En France, il existe le dépistage organisé du cancer du sein, dont les bénéficiaires sont les femmes âgées de 50 à 74 ans, mais aussi le dépistage individuel adapté au niveau de risque et réalisable dans le cadre d’un suivi gynécologique régulier.


Sources
  • Entretien avec le Dr Diana Bello-Roufai, médecin oncologue spécialiste des cancers féminins et cheffe adjointe du département d’oncologie médicale de l'Institut Curie.
  • Institut Curie
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